En Angleterre, un professeur se voit banni et condamné pour une simple tape sur la nuque d’un élève récalcitrant

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Alors que les cas d’agression par les élèves n’ont jamais été aussi nombreux, les professeurs eux, n’ont pas le droit à l’erreur – surtout pas à la tape. En Angleterre, un enseignant a vu sa carrière brisée pour avoir « légèrement touché » l’arrière de la tête d’un élève récalcitrant : convaincu d’agression par le tribunal, il a dû quitter l’établissement et se mettre à la taille des haies de jardins…
 
Pourquoi s’étonner, dès lors, que les parents viennent maintenant en personne régler les comptes de leurs enfants… Tout cela, bien sûr, se passe généralement dans des zones d’éducation prioritaires.
 

« Nous allons devoir vous renvoyer chez vous immédiatement »

 
Un article du Daily Mail nous raconte la scène qui se passe dans une petite ville d’Angleterre, dans le Cheshire, à Sandbach. Matthew Mountford, professeur exemplaire et reconnu comme tel, enseignait depuis 12 ans le design et la technologie – une vocation familiale.
 
Un matin, alors qu’il prend sa classe, la directrice adjointe le prend à part et lui demande des détails de « l’incident »… Il se souvient alors qu’un père a appelé l’école pour dire son mécontentement à propos du traitement reçu par son fils, lors d’un cours.
 
Il explique les faits : effectivement, il a frappé légèrement le garçon sur l’arrière de la tête alors qu’il lui avait déjà demandé de cesser de parler et de continuer son travail. Sans nullement le récriminer, la directrice adjointe affirme que le père de l’élève n’est pas prêt à laisser tomber l’affaire : « Nous allons devoir vous renvoyer chez vous immédiatement ».
 

Le professeur convaincu d’agression pour une simple tape, pas même sur le visage

 
On a pourtant entendu les protestations des élèves et des parents consternés, outrés par ce traitement, et malheureux de voir partir l’un de leurs meilleurs enseignants. « C’est complètement hors norme ! » Une pétition a recueilli 400 signatures…
 
Il est certain que l’école en question a une règle de « tolérance zéro » concernant le contact physique entre les enseignants et les élèves – et Mountford ne l’a jamais nié. Seulement, l’élève a été jusqu’à affirmer que son « front avait presque frappé le bureau » et qu’il en avait « pleuré » (deux faits totalement niés par le professeur). Pire, lors du procès qui s’est tenu le 21 mars, le père de la « victime » a réclamé une indemnisation pour les « maux de tête » et les « maux de cou » générés ! Une demande rejetée – encore heureux.
Néanmoins, parce qu’il l’avait bel et bien touché et contredisait ainsi la politique de l’école, Mountford a été forcé de plaider coupable. La « violation de la confiance de la relation enseignant / élève » l’a emporté : 40 heures de travail non rémunéré et 220 £ de frais judiciaires.
 

« Des problèmes avec le comportement de certains élèves »… en Angleterre et ailleurs !

 
Le pire demeure qu’il a été renvoyé ad vitam de l’établissement, que sa réputation est détruite et sa carrière anéantie. Il a eu beau recevoir une lettre du Collège national du gouvernement pour l’enseignement et le leadership l’informant qu’il pouvait reprendre un poste ailleurs, le mal est fait – la posture est cynique. Ces sept derniers mois passés dans le stress et l’humiliation, M. Mountford envisage à présent de se faire jardinier… Quel gâchis.
 
Et que ne dit-on pas de l’élève ?! M. Mountford, sans rancune pourtant, l’affirme : « Il y a eu des problèmes avec le comportement de certains élèves et, au cours de mes trois dernières années à l’école, j’ai senti une détérioration dramatique ». L’établissement en question était caractéristique : un mélange de minorités ethniques, de nombreux parents à faible revenu, une faible motivation chez les élèves et concomitamment chez les enseignants…
 
Mais ça, ce n’est pas une excuse. Pire, cela aggrave votre cas ! Ces élèves sont des « intouchables », qui, eux, apparemment, ont le droit de vous toucher et le prennent de plus en plus. Il suffit de voir les exemples français qui sont pléthore. Rien que dans les derniers mois, on a vu un terminale à Quincy-sous-Sénart, fracturer la jambe de son professeur qui l’avait énervé. Ou un lycéen, à Calais, fendre la mâchoire d’un enseignant parce qu’il voulait le faire sortir…
 

Ces parents qui frappent…

 
Et les parents s’y mettent ! Autrefois rangés aux côtés du professeur qui dispensait sa science avec dévouement, ils vont casser du prof, si ses méthodes ne leur plaisent pas. En janvier, à Dammarie-les-Lys, un professeur a pris un coup au visage, parce que le beau-père d’un élève n’avait pas apprécié une remarque sur « un souci de comportement de l’enfant »… Le même mois, à Nantes, un professeur s’est fait agresser par une mère d’élève de CM1 qui l’a giflé et tenté de l’étrangler avec son écharpe…
 
En octobre dernier, à Argenteuil, l’affaire fut plus emblématique : un enseignant d’école primaire se fit agresser par deux hommes sur la voie publique parce qu’il était en train de gronder une petite fille de ses élèves qui chahutait : « Tu lui parles pas comme ça, raciste ! ». CQFD.
 
Quels bons gouvernements qui enseignent et saignent, en recevant les coups de ces ingrats intouchables… Quant à leurs professeurs, usés par tant d’insolence et de réticence de la part d’éléments à qui on apprend encore et toujours qu’ils sont des victimes, eux n’ont pas le droit de lever le moindre petit doigt.
 

Clémentine Jallais