Guy Verhofstadt, chef des libéraux au Parlement européen, poursuivi en diffamation par des participants de la Marche de l’Indépendance polonaise

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Des nazis, les patriotes polonais ? Lors du « débat » du 15 novembre au Parlement européen qui avait précédé le vote d’une résolution demandant des sanctions contre la Pologne, l’ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt s’était à nouveau distingué par ses propos outranciers. S’exprimant sur la Marche de l’Indépendance du 11 novembre à Varsovie après le virulent discours du député polonais Ryszard Legutko contre les attaques du Bruxelles, il avait repris les nombreuses manipulations des grands médias en évoquant la marche de « 60.000 fascistes dans les rues de Varsovie, des néo-nazis, des suprémacistes blancs (…) à Varsovie, en Pologne, à environ 300 km d’Auschwitz et Birkenau ». Le voici désormais poursuivi pour diffamation.
 
Les propos du chef de file du groupe des libéraux (ADLE) au Parlement européen en ont, en effet, scandalisé plus d’un en Pologne, notamment parmi les participants à cette grande manifestation patriotique annuelle où dominent les drapeaux polonais et les symboles de la lutte contre les totalitarismes nazi et communiste. Les appels se sont multipliés pour poursuivre ce Belge qui a légalisé dans son pays l’euthanasie (désormais étendue aux mineurs malades ou handicapés, aux personnes victimes de troubles psychiatriques et aux personnes souffrant de démence sénile) et qui a notoirement tendance à qualifier ses adversaires politiques de « fascistes » ou de « nazis ».
 

Verhofstadt, partisan de l’euthanasie, voit des nazis là où il n’y en a pas

 
L’ONG Reduta Dobrego Imienia, spécialisée dans la défense contre les propos diffamant la Pologne à l’étranger fournit même sur son site un modèle de formulaire à remettre au tribunal de son lieu de résidence, la condition pour pouvoir attaquer Verhofstadt en diffamation étant bien sûr d’avoir participé à la marche et donc d’avoir été publiquement traité par ce député belge au Parlement européen de fasciste, de néonazi et de suprémaciste blanc. L’organisation va également demander la levée de son immunité parlementaire. Dominik Tarczyński, député du PiS à la Diète et membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, promet une assistance juridique à chaque participant de la Marche de l’Indépendance qui souhaiterait traîner Verhofstadt devant les tribunaux.
 

Les poursuites en diffamation d’un Polonais noir après les propos de Verhofstadt sur la Marche de l’Indépendance au Parlement européen

 
Parmi les poursuites engagées contre le chef des libéraux, il y a notamment celles d’un patriote polonais que l’on peut difficilement soupçonner d’être un suprémaciste blanc, puisqu’il est noir. Il s’agit de Bawer Aondo-Akaa, patriote Polonais avec des origines nigérianes, membre du parti Droite de la République (Prawica Rzeczypospolitej) du député au Parlement européen Marek Jurek que nous avons interviewé récemment (voir : Le salut viendra-t-il de l’Est ? Il faut que la Pologne s’engage plus pour développer une vraie force d’opposition chrétienne dans l’UE). Bawer Aondo-Akaa reproche à Verhofstadt d’avoir fait un très vilain amalgame entre la toute petite minorité qui avait brandi des slogans pouvant être qualifiés de racistes et l’énorme majorité des participants de la grande marche patriotique polonaise dont fait partie ce patriote de peau noire
 
Le militant catholique Aondo-Akaa, qui circule en fauteuil roulant, est responsable au sein de son parti politique pour la collecte des signatures en faveur de l’initiative citoyenne visant à interdire les avortements eugéniques. Lors des manifestations des féministes en faveur de l’avortement, il est intervenu plusieurs fois personnellement pour polémiquer en faveur du droit à la vie de chaque enfant. Dans la Belgique de Verhofstadt, on l’aurait sans doute éliminé avant la naissance. Comme le dit lui-même ce docteur en théologie dans cette vidéo appelant à participer au Congrès pour la vie des personnes handicapées, « certains pensent que je ne devrais pas vivre parce que je suis handicapé depuis la naissance ».
 
Alors, Monsieur Verhofstadt, où est donc le vrai nazi ?
 
Mais après tout, la rhétorique de M. Verhofstad qui manie avec autant de légèretés les mots « nazis » et « fascistes » et qui considère que le gouvernement polonais est « réactionnaire » vient peut-être de sa sympathie pour le communisme, idéologie cousine du national-socialisme. C’est ainsi qu’il vantait le 20 août dernier sur son compte Twitter la pensée du communiste italien Altiero Spinelli qui était, comme lui, pour une Europe fédérale. Les internationalismes se rejoignent pour lutter contre le patriotisme.
 

Olivier Bault