La Chine s’offre une nouvelle ville en Côte d’Ivoire

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Une délégation d’hommes d’affaires chinois a annoncé, lundi à Abidjan, un projet de construction d’une nouvelle ville industrielle en Côte d’Ivoire, dont le coût pourrait atteindre dix milliards de dollars – soit près de 5.000 milliards de francs CFA, ou huit milliards d’euros. La Chine, fortement implantée ces dernières années sur le continent africain, s’offre donc une ville ivoirienne, comme d’autres s’achètent une montre.
 
Wande Group, le groupe chinois à l’origine de ce projet, a annoncé la nouvelle à l’issue d’une rencontre avec le Directeur général du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire, Emmanuel Essis. Il entend donc bâtir une nouvelle ville, avec toutes les commodités en matière d’infrastructures et de technologies, répondant ainsi au souhait et au programme d’émergence du président ivoirien Alassane Ouattara.
 

La Chine s’offre une ville ivoirienne

 
Cette ville, qui sera donc dotée d’une zone industrielle, devrait couvrir un espace, déjà repéré, de dix kilomètres carré, à proximité d’une zone portuaire. « Les échanges entre le Centre de promotion et la délégation conduite par le président du Wande Group, M. Wang Yue Gong, ont porté sur les modalités de réalisation de ce vaste projet qui va générer plus de 30.000 emplois directs », précise une note établie à cette occasion.
 
Le propos a dû rassurer les Ivoiriens, tant il est vrai que la Chine a pour habitude de tout exporter, et jusqu’aux habitants… Le patron chinois a été plus loin encore, en rassurant ses interlocuteurs sur la disponibilité de fonds pour cet investissement : « Ne vous inquiétez pas pour les fonds, nous avons les ressources. » L’homme d’affaire a même précisé que ce projet devrait contribuer à hauteur de 3,5 milliards de dollars au PIB de la Côte d’Ivoire – soit plus de 10 % de ce qu’il est actuellement…
 

Une nouvelle donne économique et retombées pour la Côte d’Ivoire

 
En échange, il a sollicité de la Côte d’Ivoire l’exonération douanière sur l’importation de tout le matériel nécessaire pendant les huit à dix années d’investissement prévues. Autrement dit, à côté du personnel qui sera, en partie du moins, recruté sur place, le matériel sera chinois, et l’entreprise ne profitera donc que peu à l’industrie locale, et à ses finances. Il est vrai que la Chine a sans doute, en ce domaine comme en bien d’autres, quelque avance technologique.
 
Toutes ces questions feront l’objet d’une rencontre ultérieure avec le premier ministre, également ministre de l’économie, des finances et du budget, Daniel Kablan Duncan.
 
En attendant, les Chinois investissent donc toujours plus massivement à l’étranger, suivant ainsi l’appel de leur président, XI Jinping, à investir ailleurs, car « le marché chinois est saturé ».