Expansionnisme en mer de Chine méridionale : la Chine s’aliène ses voisins et les Occidentaux, dont la France

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Le Conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump vient de formuler une mise en garde solennelle face au comportement militaire de la Chine communiste. John Bolton a déclaré que l’expansionnisme chinois en en Mer de Chine méridionale était « très dangereux, très agressif », dénonçant l’appropriation de zones sous souverainetés étrangères. C’est là sujet prioritaire que le président Trump devait porter devant l’assemblée générale des Nations unies lors de son discours hier mardi. Les Occidentaux, parmi lesquels désormais la France et l’Australie, ont lancé des opérations navales visant à affirmer la liberté de navigation sur les eaux revendiquées illégalement par la Chine, manœuvres qui ulcèrent Pékin.
 
John Bolton présentait ainsi, lors d’un entretien dimanche sur Fox News, les grandes lignes de l’intervention de Donald Trump : « Nous affrontons des lourds défis face à deux autres puissances, la Chine sur le commerce et le thème plus large d’un conflit géostratégique, et la Russie, avec laquelle nous nous confrontons dans toute une série de régions ». Il ajoutait que la Chine semble « toujours avoir du mal à comprendre ce que le président (Trump) entend faire » en matière commerciale. Mais Bolton a surtout insisté sur le fait que le commerce avec la Chine ne constituait qu’une petite partie des préoccupations américaines face à l’expansionnisme de Pékin.
 

Pékin prétend imposer son expansionnisme en mer de Chine méridionale

 
« Je crois que beaucoup de gens ne comprennent pas exactement ce qui est en jeu » au sujet des relations avec le régime communiste chinois, a développé John Bolton. « Il ne s’agit pas seulement d’économie, mais d’une question de puissance », a-t-il poursuivi, visant l’expansionnisme en mer de Chine méridionale. Il a confié, sur un ton grave : « Les Chinois, vous le savez, parlent d’imposer des avancées concrètes sur le dossier israélo-palestinien. Mais pendant ce temps ils imposent leurs avancées en mer de Chine méridionale, avec des faits accomplis toujours plus nombreux et soudains ». « C’est très dangereux, très agressif, ce sont des faits auxquels notre gouvernement doit faire face », a-t-il conclut.
 
La Chine communiste revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris les eaux souveraines de Taïwan, du Brunei, du Vietnam, des Philippines et de la Malaisie. Elle menace aussi les eaux souveraines de l’Indonésie au large de l’île de Natuna. Pour étendre ses eaux territoriales, la Chine a commencé à construire des îles artificielles sur des récifs des Spartley et Paracels que revendiquent le Vietnam et les Philippines. Pékin équipe ces îles nouvelles de matériels militaires. En 2016, la Cour arbitrale permanente des Nations unies avait jugé que ces constructions et revendications chinoises sur cette région étaient illégales. L’ONU n’ayant aucun bras armé pour imposer son arrêt, le parti communiste chinois l’a délibérément ignoré et continué sa militarisation du secteur.
 

La Chine « est capable de dominer la totalité de la mer de Chine méridionale » en cas de conflit

 
A ce jour, la Chine communiste « est capable de dominer la totalité de la mer de Chine méridionale dans tous les scénarios de guerre avec les Etats-Unis », a déclaré en mai dernier devant le Congrès l’amiral Philip S. Davidson, commandant des forces navales américaines pour la zone indo-pacifique. Les Etats-Unis et plusieurs de leurs alliés occidentaux ont répliqué à la Chine en lançant des « Opérations liberté de navigation » (FONOPs) sur zone, des bâtiments de guerre croisant dans les eaux contestées sans arrêt afin d’y affirmer les droits de passage. La Chine a menacé ces navires, leur ordonnant de quitter la zone mais n’a pas encore osé les agresser physiquement.
 
Plus récemment, la Royal Navy britannique a dépêché un navire de guerre dans la région. Pékin a répliqué par une protestation diplomatique exaspérée : « Le comportement du navire de guerre britannique a violé la loi chinoise et la loi internationale et a porté atteinte à la souveraineté chinoise », a fulminé Pékin, ajoutant que « la partie chinoise exige fermement la Grande-Bretagne de cesser ce type de provocation faute de quoi il pourrait altérer l’ensemble des relations bilatérales, de même que la paix et la stabilité dans la région ».
 
La semaine dernière, l’ambassadeur de Chine à Londres Liu Xiaoming a qualifié l’opération britannique de « sérieuse infraction » qui soulèverait l’émotion « de tout le monde », la mer de Chine méridionale bénéficiant « de paix et de tranquillité ». Il insistait sur le fait que « la liberté de navigation ne constitue pas un permis accordé à chacun de faire ce qu’il veut ». « Il faut mettre un terme à cette liberté », a-t-il tempêté. En la matière, la Chine communiste sait de quoi elle parle.
 

L’Australie et la France ont rejoint à la FONOPs, envoyant des bâtiments en mer de Chine méridionale

 
Cette semaine, l’Australie et la France ont annoncé qu’elles se joignaient à la FONOPs face à la Chine, avec envoi de bâtiments sur zone. En jouant aux matamores, la Chine totalitaire et désormais expansionniste de Xi Jinping aura réussi à se mettre à dos non seulement ses voisins maritimes qu’elle dépossède de leurs droits légitimes, mais aussi un nombre croissant de puissances lointaines.
 
Notons enfin qu’outre ces questions maritimes, John Bolton a aussi évoqué l’installation d’une nouvelle politique de cybersécurité qui étend les compétences du Pentagone contre les cyberattaques. Interrogé sur l’identité des acteurs de la guerre électronique les plus dangereux, le conseiller a cité en tête la Chine, puis la Russie, l’Iran et la Corée du Nord, tous pays qui coopèrent entre eux au plan géopolitique.
 

Matthieu Lenoir