FAO : la faim dans le monde recule – malgré les catastrophes annoncées !

FAO la faim dans le monde recule – malgré les catastrophes annoncées
 
Alors que les marchands de peur ne cessent d’annoncer les pires catastrophes dans le monde entier, répétant qu’il y a trop d’humains sur terre et que leur « empreinte écologique » va tôt réduire les pays les plus pauvres à une disette sans fin, la Food and Agriculture Organization vient une nouvelle fois d’annoncer le recul de la faim dans le monde. C’est même une chute spectaculaire : pour la première fois, selon la FAO, le nombre de personnes atteintes de « sous-nutrition » passe sous la barre du milliard, alors que la population mondiale augmente : selon ses estimations, 800 millions de personnes sont touchées.
 
C’est trop ? Bien sûr, mais c’est nettement moins que ce qu’on nous annonçait naguère. Souvenez-vous : en 1968, Paul Ehrlich annonçait que la bataille pour nourrir l’humanité était perdue : des centaines de millions de personnes allaient mourir au cours de la décennie suivante : jusqu’à 4 milliards alors que la population mondiale en 1968 était de 3,5 milliards d’âmes. La population a plus que doublé depuis lors – et la quantité de nourriture disponible par personne a augmenté de plus de 25 % : au total, elle représente donc 225 % des quantités disponibles alors. Ehrlich annonçait une famine terrible en Angleterre qui elle, aurait disparu en tant que nation…
 

En 1968, Ehrlich annonçait 4 milliards de morts de faim. En réalité, la faim dans le monde recule

 
Aujourd’hui, Ehrlich continue de dire qu’il n’avait pas tort et que le problème a simplement été repoussé pour se poser plus gravement encore d’ici à 2050 avec l’arrivée de deux milliards d’hommes supplémentaires. On reste sceptique. Les prévisions démographiques de l’ONU n’apportent elles non plus aucun crédit aux affirmations d’Ehrlich : la population mondiale baissera à partir de 2050.
 
On reste d’autant plus sceptique que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dresse ce constat encourageant qui fait état d’une baisse rapide du nombre des personnes sous-alimentées depuis le début des années 1990.
 
Quoi qu’on dise des nouvelles formes d’agriculture, engrais et pesticides ont contribué à augmenter fortement les récoltes comme les rendements, assurant le pain quotidien et davantage à des populations jusque-là privées du nécessaire.
 
Et si la faim subsiste dans le monde, c’est bien plus pour des raisons « humaines » que par manque de nourriture. Les conflits – comme le reconnaît la FAO – sont les premiers responsables de la faim ou de « famines potentielles » : selon le rapport, 336 millions de personnes vivent dans ces zones difficiles au Moyen-Orient ou en Afrique. L’agriculture n’y est pour rien – et pas davantage, le « réchauffement climatique » qui alimente aujourd’hui si largement la peur sous la menace de vider les estomacs.
 

La FAO évoque la catastrophe des conflits«  la faim est aussi entretenue par l’aide alimentaire

 
A quoi il faut ajouter les questions politiques, les difficultés d’acheminement éventuellement aggravées par le jeu de la responsabilité humaine, et l’aide alimentaire elle-même. Celle-ci a un effet délétère sur les agricultures locales : l’arrivée de nourriture gratuite pousse les paysans locaux vers la ruine et ne fait alors que compliquer le problème.
 
Néanmoins, 72 pays en développement sur 129 ont vu le nombre de leurs habitants touchés par la faim réduit de moitié depuis l’an 2000, et année après année les statistiques s’améliorent.
 
La FAO veut désormais privilégier le développement de la petite agriculture et des cultures familiales dans les zones de disette et les pays en développement comme moyen le plus simple et le plus rapide de lutter contre la faim. Hélas, cette ingérence supranationale se fera au moyen de pressions pour contrôler, voire réduire les populations, qui demeurent à la racine des programmes onusiens, pour bienveillants qu’ils paraissent.
 

Anne Dolhein