Le gouvernement facilite l’accès aux archives de la Seconde Guerre mondiale et notamment de Vichy

Gouvernement archives Seconde Guerre mondiale Vichy
Le Maréchal Pétain, Chef de l’Etat français, et Pierre Laval, chef du Gouvernement, en mai 1942.

 
Un arrêté publié ce dimanche 27 décembre au Journal officiel par le gouvernement, et portant les signatures ministérielles de Manuel Valls, Laurent Fabius, Christiane Taubira, Jean-Yves Le Drian, Bernard Cazeneuve et Fleur Pellerin, prévoit « la libre consultation, avant l’expiration des délais prévus à l’article L. 213-2 du code du patrimoine, d’archives relatives à la Seconde Guerre mondiale émanant principalement des ministères des affaires étrangères et du développement international, de la justice et de l’intérieur ». Autrement dit, on facilite aujourd’hui l’accès aux documents portant notamment sur l’Etat français de Vichy, et par là même à tous les fantasmes entretenus à son sujet.
 

Accès facilité par le gouvernement aux archives de la Seconde Guerre mondiale

 
Au total, ce sont des milliers de documents qui seront désormais accessibles tant, précise le texte, à l’administration et aux chercheurs, qu’aux simples citoyens. Sont notamment concernées les archives des juridictions d’exception instaurées par le régime de Vichy, puis celles qui l’ont été par le Gouvernement provisoire de la République française, des dossiers d’enquêtes réalisées par la police judiciaire pendant la guerre, des documents relatifs à la poursuite et au jugement des criminels de guerre dans les zones d’occupation française en Allemagne et en Autriche, etc. Bref, toute la période de l’occupation et de l’épuration, dont les souvenirs semblent utilisés comme des poisons d’autant plus forts que le temps et leur réalité s’éloignent…
 
Car, si l’on comprend bien l’argument historique des chercheurs, il serait naïf de croire qu’il n’y a pas là, derrière cette « dérogation générale » et non réservée aux dits chercheurs, une aubaine politique. Même si cela doit se faire « sous réserve de la déclassification préalable des documents couverts par le secret de la défense nationale »…
 
En effet, si les chercheurs et historiens en attendant certaines facilités d’accès, ils ne pensent pas découvrir, affirment-ils, de choses exceptionnelles. Et pour cause puisque, sur cette période, l’histoire, monolithique, semble écrite une fois pour toutes.
 

De l’utilisation de Vichy

 
Alors, pour quoi n’avoir pas attendu, les cinq années supplémentaires, qui auraient vu atteint le délai normal de déclassification de ces documents ?
 
Politiquement, la réponse paraît assez simple. Quand on songe que l’accusation de « pétainiste » tue aujourd’hui aussi sûrement qu’une arme classique, du fait de la collusion systématiquement créée entre la France de Vichy et l’Allemagne du IIIe Reich, entre Philippe Pétain (homme de gauche) et Adolphe Hitler (socialiste), il y avait sans doute urgence à réactiver cette peur mensongère dont se nourrit le socialisme français (et une droite qui lui emboîte par soumission le pas), lorsque les attentats ne suffisent plus même à faire remonter la popularité d’un président et d’un gouvernement, il est vrai largement grevée par une politique insane et impopulaire.
 

François le Luc