Colette Bourlier, Angelina Jolie, docteur et ambassadeur de l’immigration

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Colette Bourlier, ancienne institutrice française, vient d’être reçue docteur en géographie à l’âge de 91 ans pour une thèse sur l’immigration.

 
Une ancienne institutrice française, Colette Bourlier, vient d’être reçue docteur en géographie à l’âge de 91 ans pour une thèse sur l’immigration. L’actrice américaine Angelina Jolie, « ambassadeur de bonne volonté » de l’ONU rend visite en Grèce aux migrants. Pour adoucir l’immigration aux yeux des femmes heurtées par Cologne, le système met en scène deux femmes.
 
C’est une bien jolie histoire que celle de Colette Bourlier, de celles dont les médias internationaux raffolent et qu’ils classent dans la catégorie « insolite ». Cette Lyonnaise d’origine modeste décroche son bac à la Libération, puis, tout en faisant son travail d’institutrice, passe sa licence et son capes d’histoire-géo, enseigne dans le secondaire à Besançon, enfin, lors de sa retraite en 1983, se lance dans un DEA, un diplôme qui n’existe plus aujourd’hui, l’obtient en 1984 avec mention très bien et… songe alors à préparer une thèse afin de devenir docteur. Elle va prendre son temps, s’arrêter, changer avec le temps de directeur de thèse (à la longue elle deviendra la Jeanne Calment des études supérieures), tant et si bien qu’elle vient d’être reçue docteur en géographie.
 
Elle est toute rose et toute contente aujourd’hui avec son col Claudine et ses lunettes. C’est une merveilleuse illustration de l’Education nationale d’avant. Celle qui marchait, celle du mérite et de l’effort, creuset de culture et ascenseur social. Ses examinateurs sont restés pantois (ils n’ont pas dit babas) devant la qualité de sa langue et de son orthographe, le soin qu’elle a mis à se documenter, la diversité des sources directes utilisées, et, last not least, sa calligraphie – car, réfractaire à l’informatique, elle a tout écrit à la main, avec les pleins et les déliés d’une institutrice d’après guerre.
 

Le grand mérite du docteur Colette Bourlier

 
La question est : pourquoi la presse nationale et internationale nous raconte-t-elle cette jolie histoire ? Elle aurait pu faire un sujet du week-end dans l’Est républicain, le quotidien régional de Besançon, et basta. La réponse tient en un mot, immigration. La thèse de Colette Bourlier porte en effet sur l’histoire de l’immigration à Besançon. Elle raconte comment, très faible jusqu’aux années cinquante et limitée aux voisins suisses et italiens, l’immigration s’est emballée avec le boom des années soixante, étendue à l’Espagne et au Mezzogiorno, puis à l’Algérie, au Portugal, au Maroc, à la Turquie. Elle s’est féminisée au début des années soixante-dix à cause du regroupement familial, au moment même où le ralentissement de l’économie ne nécessitait plus de bras, devenant alors une immigration de peuplement et de chômage qui a succédé à une immigration de travail – le retour des immigrés au terme de leur séjour, qui était la règle auparavant, devenant « un mythe ».
 
Toute cette partie, si tant est qu’on puisse en juger sur un résumé et l’appréciation des professeurs, semble bien faite. Mais le vice de cette thèse est la personnalité remarquable de son auteur. Le nouveau docteur en géographie Colette Bourlier est une femme généreuse et entreprenante : au lieu de rester les bras croisés devant l’afflux d’immigrés incultes, elle leur a donné des cours de français pendant des années pour les intégrer. D’où une sympathie naturelle pour leurs difficultés, leurs efforts, leurs souffrances, ce qui lui fait porter un jugement très positif sur l’immigration et l’enrichissement qu’il apporte à la ville de Besançon, malgré les quelques « frottements » qu’elle constate.
 

Une jolie image de la France d’avant au service de l’immigration

 
 
Elle déplore le chômage, les manques de l’intégration, mais elle n’a pas, elle ne saurait avoir, de critique sur la politique d’ensemble qui a provoqué l’immigration – submersion, ni sur ses conséquences néfastes à long terme. Son travail est donc objectivement une approbation de l’immigration qu’elle a observée.
 
Et c’est à ce titre qu’il est utile et recommandé. Serge Ormaux, le troisième et le dernier de ses directeurs de thèse estime que ce travail  sera « incontournable  sur le sujet de l’immigration à Besançon ». Et ailleurs : « ce sera un socle indispensable à tout chercheur qui travaillera ultérieurement sur un tel sujet ». Pourquoi ? Parce qu’il est « très transdisciplinaire », touchant à la sociologie autant qu’à l’histoire ou à l’économie, mais surtout parce qu’il y a un « accès à un vécu et à un ressenti ». On voit dès lors à quoi sert Colette Bourlier dans le storry telling du système : une femme honnête, intelligente, travailleuse, non politisée, qui s’est documentée et qui connaît le terrain, une vieille dame charmante et méritante, représentante de la France d’avant, juge favorablement l’immigration et lui tend la main. Gouverner, aujourd’hui, c’est communiquer. Les bisounours que nous sommes sont prêts à avaler n’importe quelle propagande, pourvue qu’elle soit emballée dans une jolie boîte. Il nous faut de belles images. Celle de Colette Bourlier en est une.
 

Angelina Jolie ambassadeur de charme

 
 
Celle d’Angelina Jolie aussi. C’est une femme très belle, encore jeune, et très bonne, puisqu’elle est ambassadeur de bonne volonté de l’ONU. Elle a joué Olympias dans Alexandre, a reçu trois Golden Globes et un Oscar, touché 33 millions de dollars entre juin 2012 et 2013, elle aime les animaux, elle copine avec Jane Goodall, membre d’honneur du club de Budapest, papesse anglaise des chimpanzés, et, ça n’a aucun rapport, elle est mariée à Brad Pitt. Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), dont elle est ambassadeur, l’a envoyée en Grèce. Elle a visité un camp de migrants au Pirée puis à Athènes, où les épaves de l’immigration l’ont accueillie en bon anglais aux cris de :
 
–      « Skopje, open the border ! (Skopje, ouvrez la frontière : Skopje est la capitale de la Macédoine qui bloque le flux de l’immigration venant de Grèce). »
 
Puis elle a été reçue par le premier ministre Alexis Tsipras qui l’a remerciée de « mettre en lumière le problème migratoire (et les) plus de trente mille personnes piégées ». Elle a eu ce commentaire :
 
–      « Je suis là pour épauler les efforts du HCR et du gouvernement grec et les aider à résoudre cette crise humanitaire qui est en train de s’aggraver. »
 
On a bien lu : crise humanitaire, et non invasion due aux fautes géopolitiques des dirigeants européens et à leur volonté suicidaire de s’ouvrir à l’immigration jusqu’à l’invasion.
 

Après Cologne, la rédemption de l’immigration par les femmes

 
 
Rien de surprenant ni d’inoubliable dans tout ceci, mais ce qui est à retenir, et qu’ont retenu les médias, par écrit ou par l’image, est qu’elle était sobrement vêtue de noir à son arrivée, pantalon serré et tee-shirt à col rond, ses cheveux étant attachés en queue de cheval, et qu’elle a passé une robe longue, toujours noire, pour voir Tsipras – on a manqué un morceau du film, je ne sais plus si elle avait lâché ses cheveux ou s’ils étaient serrés en chignon. Les politiques qui veulent imposer au monde la révolution par l’immigration invasion ont fort bien compris que les peuples ne peuvent plus voir leur bobine en peinture et que leurs discours ne sont plus entendus. Ils se servent donc de plus en plus d’un détour que le système utilise depuis longtemps, qui consiste à faire passer sa propagande par des canaux apolitiques, sport, publicité, show-bizz.
 
Les viols de Cologne ont touché les femmes allemandes et européennes dans leur ensemble et leur ont montré l’un des côtés horribles de l’immigration. Le scandale étant venu par les femmes, le système a voulu que la réparation vienne par les femmes. Pour apaiser le choc provoqué dans l’opinion européenne et racheter en quelque sorte l’immigration aux yeux du public, il met en scène deux femmes exemplaires. L’ancienne institutrice et nouveau docteur Colette Bourlier, qui incarne la modestie, le travail, la réussite par la culture, l’ancienne France accueillant avec joie la nouvelle ; et la star riche et belle Angelina Jolie, ambassadeur du monde apaisant les souffrances des migrants. Il ne manque qu’un générique de fin et la musique de Love Story pour que nous pleurions toutes.
 

Pauline Mille