Circoncision contre le sida en Ouganda     RITV Texte

circoncision sida Ouganda

Pour lutter contre une pandémie qui fait un retour dans le pays, les autorités médicales soutenues par la communauté internationale promeuvent la circoncision contre le sida en Ouganda. Une méthode de prévention qui doit plus à l’idéologie qu’à l’observation épidémiologique.
 
L’Ouganda n’a pas de chance. Il échappe à un fléau pour un autre. En 1979, il se débarrassait d’Idi Amin Dada. Dans les années quatre-vingt-dix, il venait à bout de la pandémie de sida : le taux de prévalence du virus chez les femmes enceintes tombait par exemple de 21% en 1991 à 6% en 2000.
Aujourd’hui, le nouveau fléau qui s’abat sur lui est la surveillance de la communauté internationale.
Le motif ?
Précisément sa réussite contre le sida.
 

Lutte contre le sida en Ouganda : capote, abstinence ou circoncision ?

Une réussite qui ne doit rien au tout capote préconisé par les bien pensants d’Occident, mais à une campagne disant la vérité sur les comportements qui favorisent la contagion. Résultat, d’une part l’homosexualité est découragée, de l’autre, le nombre d’expériences sexuelles chez les jeunes non mariés s’est effondré au cours des années quatre-vingt-dix. La fidélité et l’abstinence ont crû et la prévalence a été divisée par quatre. Dans le même temps, la Zambie et le Malawi voisins persistaient dans un traitement ordinaire de la maladie. Leur taux de prévalence du sida chez l’adulte est respectivement de 13,5% et de 11% alors que celui de l’Ouganda est de 6,5%.
Il est vrai que celui ci était tombé à 4,1% et qu’il remonte.
La cause en est que la population relâche sa surveillance.
Mais le remède que lui soufflent les autorités médicales est pire que le mal.
Certaines études (lesquelles ? Quelle fiabilité ?) indiqueraient que les hommes circoncis seraient moins infectés dans leurs rapports avec une femme infectée que les autres. Et l’on promeut donc la circoncision auprès des hommes d’Ouganda.
Or, il n’est pas sûr que cette campagne n’ait pas un effet inverse de celui qu’elle vise. Comme ce fut le cas du tout capote. L’usage massif de la capote a contribué à aggraver la pandémie de sida en Afrique, par un phénomène simple qui a été mesuré, et qui est connu sous le nom de compensation des risques.
Le mâle couvert se dit : je suis protégé, je peux y aller.
De même, des Ougandais circoncis interrogés à la télévision ont-ils spontanément opiné que, puisqu’ils risquaient moins, ils allaient pouvoir prendre du bon temps.
Tant pis pour l’Ouganda. Ce qui compte pour l’Occident, c’est le politiquement correct. Au mois de février dernier, le pays a promulgué une loi contre les comportements homosexuels, facteurs de risque : cela a provoqué un tollé dans la communauté internationale. Les Etats-Unis, les pays scandinaves et les Pays Bas ont aussitôt coupé tout ou partie de leur aide financière.
La circoncision, oui, le bon sens, non.