La force irrésistible du mondialisme : l’Iran et la Grèce soumis au même diktat ?

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La récente conclusion de l’accord avec l’Iran limitant sévèrement ses possibilités sur le plan nucléaire, quasiment au même moment où la Grèce pliait devant la volonté de ses créanciers et les modalités décidées par l’Union européenne révèlent, dans leur quasi simultanéité, la force des tenants du mondialisme. C’est un véritable signal envoyé au monde entier : les volontés des peuples ne comptent plus pour rien. Ni même celle de certaines élites. L’Iran et la Grèce ont-ils été soumis à un même diktat irrésistible ? Le fait est que chacun a dû faire ce qu’il ne voulait pas.
 
L’affaire grecque est un cas d’école. Elle a commencé par l’élection d’un homme d’extrême gauche, aussi éloigné que possible – du moins en apparence – des instances supposées « ultra-libérales » de l’Europe et du libre-échangisme mondial. A tel enseigne qu’une Marine Le Pen a pu un temps se montrer fascinée par le personnage de Tsipras et que les solutions gauchistes semblent de plus en plus séduisantes même à des gens supposés attachés à une vision de « droite ».
 

Le mondialisme fait peser sa force irrésistible, suscitant sa propre opposition

 
Ce n’est d’ailleurs pas le moindre des paradoxes de la situation actuelle que d’inciter des individus naguère attachés aux libertés économiques, de réclamer au nom de la lutte contre la toute-puissance supranationale, davantage de pouvoirs pour les nations, quitte à réclamer toujours plus de nationalisations, de fonctionnarisation, de réglementations protectrices, de services publics – dans l’enseignement y compris. Ce faisant ils préparent la soumission à l’Etat, et par là même facilitent peut-être jusqu’à la soumission à un supra-Etat. C’est que l’ensemble de nos systèmes sont déjà malades et que les équilibres entre libertés et autorité ont été trop profondément atteints pour espérer un rétablissement simplement politique.
 
La Grèce, donc. Victime d’années de socialisme, de gabegie, de corruption, de dépenses inconsidérées – notamment dans le domaine de l’armement – ; mais aussi de baisse de la natalité et de charge alourdie et correspondante des retraites. Prise en étau entre sa dette et les exigences de plus en plus pressantes de ses créanciers, son peuple a compris que la solution n’était pas dans la fuite en avant : emprunter pour rembourser. Tsipras et Syriza sont venus répondre à ce sentiment profond. Les Grecs voulaient sortir de l’euro, courir le risque de la dévaluation, mais en suivant leur propre chemin, sans l’« austérité » imposée par l’UE.
 

En Grèce, Tsipras a conduit son pays à la soumission

 
La manière sont les choses se sont déroulées font penser que tel n’a jamais été le projet de Tsipras. Son référendum était-il un quitte ou double où il comptait sur le conservatisme naturel des électorats qui préfèrent la situation difficile où ils se trouvent au risque de la liberté ? Si c’est le cas, il s’est trouvé bien ennuyé par le « Non » que lui ont adressé non seulement ses électeurs mais ses partisans de Syriza. Et il a accepté, contre leur gré, un accord qui maintient la Grèce dans l’UE à des conditions plus astreignantes même que celles rejetées par référendum. Avait-il jamais prévu autre chose ? Le fait est qu’il a servi à canaliser une colère, à laisser s’exprimer la démocratie – et à faire l’inverse.
 
Face au projet européen, en effet, il n’y a pas de démocratie qui tienne. Souvenez-vous de la France et de son « Non » en 2005 : Sarkozy n’avait pas tardé plus de deux ans à signer le traité que les Français avaient rejeté, en le camouflant sous de légères modifications, et sa majorité avait suivi, docilement. Pensez aux Pays-Bas, où le même phénomène s’est produit. A l’Irlande, qui a dit « Non », avant d’être de nouveau sollicité, le couteau sous la gorge, et de voter « oui »…
 
Quoi que disent les Grecs, donc, tout était joué d’avance. On se demande ce qu’il adviendra si les Britanniques osent une pareille résistance. Les européo-mondialistes trouveront certainement un moyen !
 

Au même moment, l’Iran est accueilli dans le concert des nations : il s’est soumis lui aussi au diktat

 
Pour l’Iran, le scénario est un peu différent. Le gouvernement iranien qui a tant tardé à accepter les conditions proposées par les négociateurs du groupe P5 + 1 n’était pas vraiment désireux d’ouvrir ses centrales aux contrôles internationaux. Et c’est peu de dire qu’Israël, mais aussi les monarchies sunnites du Proche-Orient, ne voulaient pas non plus du traité.
 
L’Iran y a certainement trouvé un intérêt au bout du compte, mais en se soumettant. Israël, l’Arabie Saoudite et quelques autres alliés historiques des Etats-Unis ont été passés par pertes et profits. La grande restructuration mondiale a eu raison de toutes les divergences. Politiquement, la grande unification – sur le principe du solve et coagula – est en chemin.
 
La restructuration morale et idéologique est elle aussi en cours, contre la volonté des peuples : qu’il s’agisse des droits LGBT ou du « mariage » gay qui sont la signature du nihilisme infernal refusant toute différenciation et toute inégalité imposés malgré des votes et des manifestations contraires ou la grande idéologie écologique qui repose sur des assertions que nul n’a le droit de contester, il n’y a en réalité aucun « droit de l’homme » qui fasse le poids.
 

Anne Dolhein