ONU : 230 indicateurs statistiques pour contrôler le monde sous prétexte de développement durable

ONU 230 Indicateurs Statistiques Développement durable Monde
Les 17 Objectifs pour le développement global du Programme de développement durable (ODD) de l’ONU.

 
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon installe un gigantesque cadre de recueil de données statistiques destinées à mesurer à quel point les Etats Membres atteignent les objectifs fixés par l’agenda du développement durable. Cette usine à gaz, qui ne compte pas moins de 230 indicateurs, est un moyen pour l’ONU de contrôler le monde.
 
A l’heure des Big data et du renseignement tous azimuts appliqués à toute la planète, l’ONU, six mois après avoir fixé ses « objectifs pour le développement global » (17 buts principaux, 169 cibles définies) qui auront pour effet un changement radical des économies mondiales, lance une collecte de données statistiques sans précédent. Il s’agit pour l’ONU de former un cadre d’indicateurs globaux, qui ne sont pas moins de…230. Certains sont bien connus et relativement faciles à se procurer pour tous les pays (et encore..), tel le PIB par habitant ou la proportion de la population vivant sous le seuil de pauvreté, mais d’autres laissent songeur.
 

230 indicateurs statistiques et un raton laveur

 
D’autant que la résolution de l’ONU qui décide de leur création les exige « simples mais robustes » ! En voici quelques uns :
 
« La proportion de dépenses gouvernementales régulières dans des secteurs qui bénéficient surtout aux femmes, aux pauvres et aux groupes vulnérables
 
« L’importance de l’éducation à la citoyenneté globale et de l’éducation au développement durable, et l’accent qui y est porté à tous les niveaux de la politique nationale d’éducation, des curriculum vitae, de la formation des maîtres et de l’enseignement des étudiants
 
« Le nombre de pays qui suivent une politique correcte de l’immigration
 
« Le revenu moyen des petits producteurs de nourritures, suivant le sexe et le statut d’autochtone
 
« Le taux de mortalité consécutif aux empoisonnements involontaires
 
« La proportion de zones d’exclusivité maritimes (limite des 200 miles) régies par une réflexion se fondant sur les écosystèmes
 
« La proportion des personnes victimes d’agressions physiques ou sexuelles, par sexe, âge, degré d’invalidité et lieu d’occurrence, dans les douze derniers mois. »
 

Un effort sans précédent de l’ONU pour contrôler le monde

 
Et deux cents autres indicateurs portant sur le degré de développement (durable ou non) et la vie quotidienne des habitants du monde entier, y compris leur faculté de protéger la faune et la flore dans des conservatoires et de prévenir la pêche illégale. On ne peut qu’acquiescer à la phrase de John Pullinger, statisticien britannique qui vient de présider le groupe d’experts appartenant à divers instituts nationaux de statistiques qui a constitué ce cadre de 230 indicateurs, lorsqu’il affirme que celui-ci est « sans précédent par son échelle et ses nuances ». L’ONU a fait un effort « vraiment fort » pour déterminer une image précise de la réalité en fonction de facteurs tels que « le revenu, le sexe, l’âge, la race, l’ethnie, le statut migratoire, le lieu, le handicap, et d’autres caractéristiques encore ».
Plusieurs questions se posent immédiatement. Les premières sont techniques. Cette usine à gaz peut-elle fonctionner ? Comment recueillir toutes ces données, comment s’assurer que les gouvernements de Corée du Nord ou du Burkina Faso transmettent des statistiques sincères et exactes ? Comment les traiter ? Est-il pertinent de mesurer le niveau des dépenses d’un gouvernement dans tel domaine, ne vaudrait-il pas mieux mesurer les effets concrets de ces dépenses ?
 

La police du développement durable est totalitaire

 
Les autres questions sont politiques. Selon un expert de l’ONU, Brett Schaeffer, la fonction de certains indicateurs poursuit « des objectifs politiques transparents », dont la ratification de traités agencés par l’ONU, tels la loi de la mer et la convention internationale de la biodiversité, qui n’ont pas encore été ratifiées par les Etats Unis.
 
Sans compter que l’énorme collecte de statistiques va coûter cher et risque de grever le développement des pays les plus pauvres. A quoi Pullinger, qui préconise une collecte des données par tiers, répond que les « besoins statistiques de l’ONU sont vastes ». Sans doute. Mais pas seulement pour mesurer la réalité : pour contrôler les gouvernements et instiller l’idéologie du « développement durable » dans toutes les mentalités, par le biais de réglementations totalitaires et d’un contrôle permanent de leur application. L’hydre de Lerne avait plusieurs têtes, l’hécatonchire avait cent mains, le monstre de l’ONU a 230 indicateurs. Ce n’est pas mal pour une police du développement durable.
 

Pauline Mille