Le parlement grec adopte le partenariat civil des homosexuels

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Pancarte symbolisant l’égalité à l’intérieur d’un cœur lors d’une manifestation pour les droits des homosexuels, le 22 décembre 2015 à Athènes.

 
En cette veille de Noël, la nouvelle venue de Grèce est un signe de l’inversion des valeurs qui sévit dans tant de pays du monde : sous la pression de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), les partenariats civils légalisés en 2008 pour les couples « hétérosexuels » ont été légalisés par le parlement grec mardi pour les couples de même sexe et devraient leur être accessibles dès le début de 2016 après promulgation de la loi. Les « droits homosexuels » continuent leur progression de manière quasi inexorable, cette fois sous les applaudissements d’Amnesty International qui a qualifié la nouvelle loi de « pas significatif et historique dans la bonne direction ».
 
Devant le parlement, une manifestation rassemblant quelques centaines de militants pro-LGBT brandissaient des bannières avec le slogan : « L’amour est la loi. » Inversion encore : le commandement d’amour qui est le premier entre tous dans la Nouvelle Alliance parle d’autre chose que de la sexualité récréative glorifiée par les lois de destruction du mariage.
 

Le partenariat civil des homosexuels imposé par la CEDH

 
Le rôle de la CEDH dans cette légalisation du partenariat civil des couples de même sexe a consisté à confirmer sa jurisprudence de plus en plus favorable aux LGBT, même si elle n’a jamais accepté d’imposer le « mariage » homosexuel. En novembre 2013, par l’arrêt Vallianatos c. Grèce, elle a protégé le « droit à la vie familiale » de ces couples qui doivent, selon la Cour européenne, avoir un moyen de l’organiser civilement, à égalité avec les autres couples. Une sorte de « minimum » qui n’est pas encore un « mariage » mais qui passe tout de même par le bouleversement révolutionnaire de la réalité de la famille.
 
Mais la pression de la CEDH était-elle vraiment nécessaire ? Vis-à-vis de l’Eglise orthodoxe grecque, peut-être : elle s’est vivement opposée à la légalisation des partenariats, en des termes autrement plus crus que ceux employés par les Eglises des pays d’Europe occidentale lors des batailles contre le « mariage » homosexuel.
 
« L’homosexualité est une déviation des lois de la nature. C’est un crime social, un péché. Ceux qui en font l’expérience ou qui la soutiennent ne sont pas des gens normaux », a déclaré ainsi Mgr Amvrosios, évêque de Kalavryta, selon The Washington Post. De tels propos tenus en France, où des lois répriment les propos homophobes, une telle exposition de la condamnation traditionnelle de l’activité homosexuelle susciterait un tollé – et probablement quelques poursuites.
 
Quoi qu’il en soit, dans une société grecque en pleine déliquescence, abîmée par des années de crise, les appels de l’Eglise orthodoxe n’ont rien fait changer.
 

Alexis Tsipras, contre l’Eglise orthodoxe et pour le lobby gay

 
Et d’un autre côté, Alexis Tsipras, le Premier ministre de la gauche radicale qui s’est si docilement plié aux exigences de l’Union européenne qu’il professait exécrer, était pleinement favorable à la légalisation. C’est avec le soutien unanime des élus de Syriza et de la gauche que la loi a été adoptée, la moitié de l’opposition conservatrice se joignant à leurs voix. Elle s’est contentée de l’exclusion du droit à l’adoption de la loi.
 
Tsipras a ainsi une nouvelle fois pleinement satisfait aux exigences des lobbies maçonniques de la culture de mort qui imposent partout où ils le peuvent leur nouvelle organisation sociale. Et joyeusement, encore : il a salué l’adoption de la loi comme un moyen de défendre les droits de chacun à l’égalité « indépendamment du genre et de l’orientation sexuelle ».
 
« Voilà qui met fin à une période d’arriération et de honte pour l’Etat, qui a conduit notre pays à faire l’objet de jugements internationaux à son encontre. Au lieu de faire la fête, cependant, nous devrions peut-être présenter nos excuses aux centaines de milliers de concitoyens qui se sont vu refuser leurs droits toutes ces années », a-t-il déclaré.
 

Le parlement grec s’aligne sur Syriza pour adopter l’union civile gay

 
Tsipras, l’homme de l’alignement sur le mondialisme légal après avoir été celui qui a mené la Grèce vers la soumission totale au supranationalisme économique ? Il compte en tout cas aller plus loin :
 
« Nous avons encore une longue distance à parcourir afin de continuer de mener la bataille quotidienne contre tout type de discrimination, et spécialement contre le racisme. Cette lutte exige que les forces démocratiques et les mouvements sociaux convergent, elle exige une vigilance constante et du courage politique afin de ne pas laisser les forces de l’obscurité l’emporter. »
 
Là encore, on note l’inversion de vocabulaire. L’obscurité recherchée…
 
Dans le cas présent, ce sont 194 parlementaires grecs qui ont voté pour le partenariat civil des couples homosexuels, et seuls 55 ont voté contre.
 
La légalisation des partenariats civils homosexuels passe aujourd’hui pour la version acceptable des unions homosexuelles. On évite le « mariage ». Et se contenter de cela, voire proposer d’y revenir là où le « mariage gay » a déjà été légalisée – on pense à la France et aux propositions actuelles du Front national – passe pour un suffisant « retour en arrière ».
 
C’est ce qui se passe, lorsqu’on a perdu fondamentalement la notion du bien et du mal.
 

Anne Dolhein