Les Etats-Unis ont annoncé mardi dernier leur désir de changer les programmes pro-démocratie qu’ils organisent à Cuba et qui avaient été condamnés par La Havane, faisant ainsi disparaître l’un des plus gros obstacles à la restauration des relations diplomatiques entre les deux pays : une décision qui s’inscrit dans le cadre plus large des actions visant à améliorer leurs rapports.
 
Un haut responsable du département d’Etat a expliqué aux journalistes, juste avant une rencontre avec des représentants cubains organisée jeudi dernier, que les deux côtés avaient minimisé leurs différends sur la question de la réouverture des ambassades depuis l’accord passé sur le rapprochement diplomatique entre les Etats-Unis et Cuba. C’est la quatrième rencontre depuis que les présidents Obama et Castro sont parvenus à cet accord, le 17 décembre dernier, pour restaurer des relations diplomatiques rompues depuis 1961.
 

Changer les programmes pro-démocratie pour que les Etats-Unis et Cuba se rapprochent

 
Un autre obstacle aurait également été levé : Cuba aurait trouvé, toujours selon ce haut fonctionnaire, une banque américaine pour gérer les comptes de son ambassade aux Etats-Unis. Aucune information n’a été donnée sur l’identité de la banque en question.
 
Ce même haut responsable, qui a accepté de parler sous condition d’anonymat, a par ailleurs affirmé que les programmes pro-démocraties « ont changé au cours du temps, et continueront à changer pour refléter la réalité du terrain à Cuba comme aux Etats-Unis ».
 
Ces programmes pro-démocratie incluent notamment des cours de journalisme et de technologie de l’information à la mission américaine de la Havane. Les Etats-Unis les voyaient comme des fonctions normales d’une diplomatie, mais le président cubain Raul Castro a affirmé la semaine dernière que ces programmes constituent des entraînements « illégaux » pour opposants politiques.
 

Les Etats-Unis demandent à Cuba la liberté de mouvement pour leurs diplomates

 
Si les Etats-Unis ont accepté de les adapter, ils n’ont pas ordonné non plus leur surpression, affirmant qu’ils étaient le moyen le plus direct de soutenir les Cubains ordinaires.
 
De son côté, Washington a réclamé la fin des restrictions de mouvements de son personnel diplomatique à la Havane ainsi que le départ des policiers stationnés autour de ses locaux.
 
Cuba a précisé qu’elle était prête à aller de l’avant. A suivre.
 

Béatrice Romée