L’Europe et la peur

Europe Peur
 
« Le disque européen est rayé. » A tel point que, devant le cas grec notamment, « l’attitude de l’Union européenne prouve qu’elle ne supporte plus la contradiction, aussi démocratique soit-elle ». Ce n’est pas nous qui l’écrivons, mais bien Paul Quinio, sur le site du Nouvel Obs, qui ne passe pourtant pas pour le plus réactionnaire des journaux français. Paul Quinio qui va jusqu’à titrer : « L’Europe a la peur pour seule réponse » !
 
On peut, bien sûr, ne pas partager tous les éléments de son analyse. On peut même – et c’est évidemment le cas – ne pas partager son but, ni sa « foi » politique.
 

La peur de l’Europe

 
Mais on ne peut que s’interroger sur l’évolution d’une situation lorsqu’un journaliste de la « grande presse » en arrive à écrire ceci :
« Au rêve européen des débuts a succédé un seul horizon : celui du bâton. (…) l’évanouissement du rêve européen n’a pas attendu la grande dépression des années 2010. Il remonte plus loin. Il puise surtout ses racines dans une autre faillite, démocratique celle-là. Le rendez-vous grec, après les exemples français ou irlandais par exemple, vient nous le rappeler : l’Europe ne supporte pas la contradiction, fut-elle exprimée démocratiquement. Quand elle s’impose à elle, son seul recours est la menace, plus jamais l’envie ou l’enthousiasme. Bien plus qu’une gauche radicale dont on peut à juste titre douter du projet, c’est le principal danger qui guette l’Union. »
 

L’autisme de Bruxelles

 
Qu’à la lecture de ces lignes d’un journaliste qui devrait être le sectateur de ladite union, les caciques de Bruxelles ne se posent pas de questions, prouve que ce n’est pas la Grèce, ce n’est pas l’Irlande ou l’Espagne, le Portugal, l’Italie ou la France, qui est aujourd’hui « l’homme malade de l’Europe », mais bien l’Union européenne elle-même, ses institutions et ses responsables.
 
Et il n’est sans doute pas anodin que ce soit l’héritier, au sens moderne, du tsar Nicolas Ier qui le souligne aujourd’hui. A savoir Vladimir Poutine…