« Brainet » : des cerveaux de singe et de rat mis en réseau pour accomplir des tâches

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Des chercheurs de Duke University en Caroline du Nord ont publié dans Scientific Reports les résultats de deux études portant sur la mise en réseau de cerveaux de singe et de rat par le biais d’électrodes : les « Brainets ». Selon le dicton, deux têtes valent mieux qu’une : l’objectif était ici de leur faire accomplir conjointement des tâches simples, telles le fait de bouger un bras virtuel, en vérifiant si cette mise en réseau leur permettait d’agir plus efficacement que seuls. La grande nouveauté de ces deux séries d’expériences est d’avoir fait travailler ensemble plusieurs cerveaux d’individus d’une même espèce sur une même tâche.
 
Le titre de ces expériences est très parlant : « Construction d’un dispositif informatique organique à l’aide de multiples cerveaux interconnectés. » Les chercheurs l’ont baptisé « Brainet » : un réseau composé de cerveaux.
 

Brainet : un véritable ordinateur organique composé de cerveaux mis en réseau

 
La première mise en œuvre d’un Brainet a mis en réseau les cerveaux de quatre rats adultes et a permis de montrer que les rats étaient plus « efficaces » à plusieurs pour la classification, le traitement des images, le stockage et la récupération d’informations tactiles ou même la prédiction météorologique. Leur activité cérébrale était suivie dans le détail.
 
Les rats étaient récompensés lorsqu’ils synchronisaient leurs réponses à divers signaux. Après un apprentissage assez long, ils sont parvenus à le faire correctement dans 87 % des cas.
 
L’autre expérience a consisté à mettre pareillement en réseau les cerveaux de deux macaques rhésus et à les relier à un ordinateur. Confrontés à une image d’un bras et d’une balle sur l’écran, les singes ont « appris » à combiner leurs signaux cérébraux, condition pour pouvoir bouger le bras vers la balle – et obtenir une récompense, le jus de fruit préféré de chacun.
 

Quatre rats ou deux singes valent mieux qu’un pour accomplir des tâches

 
Les chercheurs ne font pas mystère de leur espoir de voir la technique adoptée un jour par l’homme, que ce soit pour prendre des décisions collectives ou pour accomplir une tâche donnée : une opération chirurgicale menée par plusieurs spécialistes ensemble, par exemple. Newsweek se pose déjà la question de la responsabilité juridique au cas où une action partagée causerait des dommages…
 
Miguel Nicolelis, le responsable de ces travaux, envisage déjà de mettre en réseau le cerveau d’une victime d’AVC avec celui d’une personne en pleine santé pour lui permettre de réapprendre à faire bouger une jambe paralysée. Doit-on y voir une concrétisation électronique des égrégores occultistes et maçonniques, du cerveau collectif attendu par le Nouvel Age dans sa perspective holistique ?
 

Anne Dolhein