L’économie rend optimistes deux tiers des Américains – et l’effet Trump inquiète les Démocrates pour les élections

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Le ton change. Alors qu’on n’en finit plus de nous rappeler qu’il faut remonter à Jimmy Carter pour trouver un président américain avec une aussi mauvaise cote de popularité en mai de sa deuxième année de mandat (d’autres instituts n’ont pas le même son de cloche), un nouveau sondage par CBS News Nation Tracker, publié dimanche, admet que près de deux Américains sur trois classent l’économie comme « très bonne » ou « plutôt bonne », et que plus de deux sur trois estiment que c’est Trump le responsable de cette embellie. Le dénigrement méthodique des médias s’essouffle… et l’optimisme gagne les rangs.
 
Évidemment, les Républicains ont un avis plus positif que les Démocrates qui font la fine bouche. Pour les élections de mi-mandat en novembre, ces derniers ont pourtant un peu de souci à se faire – la « vague bleue » qu’ils promettaient pourrait davantage ressembler à un léger ressac bleu lavasse…
 

Deux tiers des Américains accordent leur confiance à l’économie

 
Ils ne sont que 9 % des Américains à évaluer l’économie comme « très mauvaise ». Et ils font la fine bouche, car l’économie américaine ne s’est jamais aussi bien portée depuis vingt ans. Le chômage a atteint, en avril, son chiffre le plus bas depuis décembre 2000, avec 3,9 % (il a atteint des creux historiques pour les deux bases électorales que sont les Hispaniques et les Afro-Américains). Les entreprises investissent et les salariés ont vu sur leur fiche de paye leur première hausse de salaire au mois de février.
 
Que Trump y soit pour quelque chose, un tant soit peu, c’est l’opinion de 65 % des Noirs, 60 % des Hispaniques, 69 % des Blancs et 87 % des Républicains – et seulement, mais c’est pas si mal, 53 % des Démocrates.
 
Quant à être carrément optimistes, 42 %, au total, le sont, parmi lesquels 78 % de Républicains. Les Noirs et les Hispaniques sont moins enthousiastes, oscillant entre 31 et 37 %, mais ils sont quand même 35 % à penser que Trump, le Blanc millionnaire parvenu au faîte, s’intéresse aux intérêts des travailleurs et des classes moyennes.
 
Un autre sondage corrobore cette embellie d’opinion, celui que CNN publie également ce mois-ci, selon lequel 57 % des personnes interrogées pensent que le pays se porte bien – une hausse de huit points par rapport au mois de février.
 
Et qu’on ne fasse pas de procès d’opinion à CNN ou CBS : ce sont, en tout état de cause, de proches alliés du Parti démocrate !
 

Les Démocrates en berne aux prochaines élections ?

 
C’est un fait, l’économie étant pratiquement la question numéro un pour les électeurs, ce climat positif risque d’être politiquement dommageable aux Démocrates pour les élections de mi-mandat de novembre : les Républicains ont des chances de ne plus se noyer dans la vague bleue largement promise, peut-être même de la surmonter.
 
Comme l’a noté Dwight Schwab dans Newsmax, repris par TheNewAmerican, « Il est déjà acquis que les Républicains conserveront leur majorité au Sénat avec des gains probables de trois à huit sièges. Les signes que les Démocrates puissent reprendre la Chambre ont cédé la place à des objectifs plus réalistes de gains modérés ». Mieux, « Il y a beaucoup de travail à faire si les Démocrates souhaitent éviter un embarras politique en novembre »…
 
Pour Julian Zelizer, professeur d’histoire démocrate à Princeton qui écrivait pour CNN dimanche, l’économie n’a pas été l’unique facteur déterminant. Trump a œuvré pour ses principaux soutiens : les chrétiens évangéliques, les partisans du deuxième amendement et les partisans de l’immigration illégale. Et le parti a profité d’un large financement venu à la fois de gros donateurs et d’une kyrielle de petits donneurs (près de 200 millions de dollars au cours du seul cycle électoral de 2018).
 

Le Trump-bashing aurait joué en sa faveur !

 
L’invective permanente organisée par les Démocrates et les médias dominants a joué aussi son rôle si l’on en croit l’institut de sondage Rasmussen Reports. 43 % des électeurs « pensent qu’il y a trop de Trump-bashing dans la culture populaire aujourd’hui », et 36 % d’entre eux disent qu’ils sont, par conséquent, plus susceptibles de voter pour un pro-Trump en novembre prochain ! Ce qui explique que 41 % des électeurs américains croient maintenant que le président sera réélu en 2020, contre 34 % à la fin de décembre…
 
Pour ces élections de mi-mandat, l’écart se réduit donc fortement. Si tous les sondages donnent encore une avance aux Démocrates par rapport aux Républicains, elle n’est plus que de quatre points contre treize en décembre – l’éléphant a repris du poil de la bête et sa courbe est ascendante, tandis que descend celle de l’âne démocrate….
 
Bref, pour le journaliste de TheNewAmerican, « Quand un professeur de collège libéral [tel que Julian Zelizer] admet que le changement de dynamique met le parti démocrate en difficulté, et ose le dire dans les pages de l’extrême gauche de CNN, on peut être rassuré du fait que le changement est réel, et c’est de bon augure pour le contrôle de la Chambre par les Républicains en novembre ».
 

Clémentine Jallais