L’ONU applaudit l’annulation d’un arrêté anti-burkini – et demande qu’elle soit généralisée

ONU annulation arrêté burkini généralisée
 
Lors d’une conférence de presse à Genève, mardi, le porte-parole du Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, Rupert Colville a accueilli avec satisfaction la décision du Conseil d’Etat, la plus haute cour administrative française, de suspendre l’interdiction du burkini sur les plages de Villeneuve-Loubet par Lionnel Luca.
 
Parlant de « vêtements de plage supposément inconvenants », le représentant onusien a souligné que l’arrêté visait le burkini et d’autres formes d’habillement choisies par des femmes musulmanes.
 

Les arrêtés anti-burkini méritent une annulation généralisée, selon l’ONU

 
« Nous appelons les autorités de toutes les autres villes et villégiatures balnéaires de France qui ont adopté des interdictions semblables de prendre note de l’arrêt du Conseil d’Etat affirmant que celle-ci constitue une atteinte grave et illégale aux libertés fondamentales », a déclaré Rupert Colville de sa voix monocorde de fonctionnaire international, invitant les maires à révoquer « immédiatement » tous ces arrêtés municipaux « plutôt que de tirer profit de la portée géographique limité de cette décision en particulier en vue de maintenir leurs interdictions hautement discriminatoires en vigueur jusqu’à la fin de la saison estivale présente ».
 
Rupert Colville a continué de faire la leçon à la France ou plutôt aux maires français exprimant la volonté de leurs administrés, en rappelant que les limites aux manifestations religieuses ou de croyances, y compris par le choix de l’habillement, ne sont permises que dans des circonstances très limitées, au nom du respect des droits de l’homme. Cela ne saurait se justifier, a-t-il dit, que par des considérations de « sécurité publique, d’ordre public, ou de la santé ou de la morale publiques ».
 
Malgré sa « compassion » avec la France à la suite des attaques terroristes récentes, il a également déclaré que les interdictions « n’améliorent pas la situation sécuritaire mais au contraire, alimentent l’intolérance religieuse et la stigmatisation des musulmans en France, spécialement les femmes ». Elles « stimulent la polarisation entre les communautés… et ont seulement réussi à accroître la tension, ce qui pourrait finir par saper les efforts visant à combattre et à prévenir l’extrémisme violent ». Il faut de la « coopération et du respect mutuel entre les communautés », a déclaré le spécialiste des droits de l’homme.
 

Ingérence de l’ONU en faveur du burkini et des vêtements islamiques

 
Ce ne sont pas ces femmes en burkini qu’il faut « rendre responsables des réactions violentes ou hostiles des autres » ; on ne peut pas combattre ces violences en « ciblant les femmes qui veulent simplement se promener sur la plage ou aller nager vêtues de manière à se sentir à l’aise », a martelé Colville, non sans s’écarter de son texte écrit pour dénoncer le caractère « stupide » des entreprises en ce sens.
 
On savait que l’ONU est en première ligne dans la mise au même niveau de toutes les religions et dans le refus de considérer l’islam comme intrinsèquement violent. On ne l’entend jamais dénoncer le caractère théocratique et finalement tyrannique d’un système politico-religieux qui règle tous les détails de la vie, jusqu’à emballer les femmes comme des sacs dans certains pays.
 
Les arrêtés anti-burkini « affectent de manière disproportionnée les femmes et les filles, en portant atteint à leur autonomie par le déni de leur capacité à prendre des décisions indépendantes sur la manière de s’habiller : il constitue une claire discrimination à leur égard », a-t-il insisté.
 

Autoriser le burkini au nom de l’égalité de genre : l’ONU nous aura tout fait !

 
Le plus extraordinaire, c’est que le responsable du Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU justifie sa prise de position au nom de « l’égalité de genre ». Pour atteindre celle-ci il faut « comprendre les barrières qui empêchent les femmes et les filles de faire des choix libres et créer un environnement qui soutient leur propre prise de décision comprenant, mais sans s’y limiter, le choix de l’habillement ». Et de conclure : « L’égalité de genre ne peut pas devenir effective en restreignant les libertés individuelles par le contrôle policier de ce que des femmes choisissent personnellement de porter. »
 
On croirait rêver si l’on ne connaissait pas les a priori, pour ne pas dire les tartes à la crème du discours antiraciste si volontiers favorable à l’islam. Dans quel pays véritablement islamique les femmes européennes ont-elles le choix de leur habillement, pour décent qu’il soit ? Quelle est la liberté des femmes en Islam de porter ou de ne pas porter le voile, de mettre un burkini sous peine de n’avoir pas le droit de nager, voire celle de sortir sans hidjab ou burqa ?
 
Le burkini relève peut-être des droits de l’homme, mais certainement pas de ceux de la femme. Et il faut carrément avoir un bandeau devant les yeux pour ne pas comprendre qu’il n’exprime pas la décence mais la volonté de suprématie d’une religion qui cherche à régenter la société tout entière.
 

Anne Dolhein