Le Bilderberg prépare le mondialisme totalitaire

Le Bilderberg prépare le mondialisme totalitaire

 

Le Bilderberg s’est réuni du 29 mai au premier juin à Copenhague. Fondé en 1954, ce groupe rassemble chaque année la crème des mondialistes pour traiter de grands sujets d’avenir, qu’il s’agisse de questions d’actualité ou en train d’émerger, ou bien de tendances à plus long terme : toujours dans le dessein de prévoir les évolutions et de leur donner forme. En pré-vendant sans avoir l’air d’y toucher un mondialisme totalitaire.

 

Cent quarante participants y prenaient part, cette fois, chefs de firmes multinationales ou de grandes fondations, hommes politiques, hauts-fonctionnaires internationaux, banquiers, venus principalement d’Europe et du continent nord-américain, avec quelques Chinois. Cette occasion de relations suivies au plus haut niveau, cette société de pensée informelle, naguère très discrète, l’est devenue beaucoup moins.
 
Elle jouit désormais d’un site internet et n’a pas hésité à dialoguer, dans une certaine mesure, avec les manifestants qui s’opposaient à elle dans les rues de la capitale danoise. Elle s’est fendue d’un communiqué de presse sur lequel figure, outre la liste des participants, les principaux sujets officiellement débattus durant les trois jours de réunion. Il s’y trouve des ponts aux ânes de l’actualité, l’Ukraine, l’éveil de la Chine, l’échange des informations concernant l’espionnage. Avec un souci manifeste de prévoir l’évolution géopolitique pour influer sur elle. Par exemple : Quelle nouvelle étape pour l’Europe, ou : La nouvelle organisation du Proche-Orient.

 

Démocratie sans avenir

Et puis certains thèmes montrent clairement que ce club très fermé et très puissant se pose des questions précises sur la manière de gouverner le monde. En voici trois exemples dont la convergence est éclairante : Le redressement économique est-il « soutenable » (supportable, durable) ? La vie privée, l’espace privé, existent-ils ? L’avenir de la démocratie et le piège de la classe moyenne.
 
L’énoncé de ce dernier sujet est un peu sibyllin, mais il a le mérite d’annoncer clairement une chose : pour ces décideurs de haut vol, l’avenir de la démocratie ne va pas de soi, et ce n’est pas un drame, c’est une constatation. La souveraineté populaire des nations exprimée par le vote n’est pas dans leur esprit le seul moyen de gouverner, ce n’est même pas le moyen préféré : on est peut-être ici à la fin d’un cycle historique et politique, les élites intellectuelles, politiques et financières optant ouvertement pour un système oligarchique.

 

Vers la décroissance obligatoire

C’est une question que traitait déjà la Commission Trilatérale voilà trente-cinq ans dans un ouvrage de Crozier, Huntington et Watanuki, The Crisis of democracy, rapport sur la gouvernabilité des démocraties. Les crânes d’œuf du mondialisme semblent avoir clairement tranché en faveur du caractère ingouvernable des démocraties, et donc du remplacement de celles-ci.
 
On peut trouver confirmation de cette hypothèse dans  les deux autres sujets relevés plus haut. La notion de privé a-t-elle encore un sens indique que la réponse n’est pas évidemment oui, donc une tentation vers un voyeurisme de tendance totalitaire, que les moyens d’espionnage permanent corroborent.
 
Enfin, le redressement économique est-il supportable : au nom de l’équilibre écologique de la planète et de la solidarité Nord-Sud, cette question pré-vend en fait une décroissance des pays développés, une crise, elle, bien durable, par l’intermédiaire d’une restriction du crédit sous la botte des banques centrales – institutions qui n’ont rien de démocratique. Pour qui sait lire ces signes convergents, la tendance est claire : le Bilderberg préconise moins de démocratie, plus d’oligarchie, plus de totalitarisme. Il prépare un mondialisme totalitaire. Et il a hélas les moyens de se faire entendre.