La NHS britannique, gravement endettée, finance le reiki, « thérapie spirituelle »

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Un hôpital du service britannique public de santé (NHS) a annoncé qu’il cherchait un thérapeute spécialisé dans la discipline « spirituelle » du reiki pour dispenser des séances aux patientes atteintes de cancers du sein, grâce à des « exercices émotionnels, physiques et spirituels ». La personne chargée de l’activité, dotée d’un confortable salaire à temps partiel et de généreux avantages, « soignera » seulement huit patientes, lors de ses ateliers New Age qui prétendent « canaliser l’énergie ». Douteux en soi, le choix de la NHS choque d’autant plus que l’assurance maladie britannique est gravement endettée.
 
Sur le fond, il faut noter que la « spiritualité » New Age est très régulièrement dénoncée pour sa dimension occulte. Quel est l’objet de son culte ?
 

L’Hôpital Princesse Alexandra est fier de recruter pour proposer des thérapies spirituelles de « reiki »

 
Mais l’hôpital Princesse Alexandra de Harlow, dans l’Essex, est fier d’afficher l’activité. L’établissement a l’ambition de devenir « « l’un des meilleurs hôpitaux locaux », soutenus par les quatre valeurs que sont le respect, l’attention, la responsabilité et l’engagement ». C’est dans ce but que l’hôpital recherche donc un professeur de reiki, une méthode de massage conçue pour guérir le patient en canalisant son énergie par le toucher.
 
L’Hôpital a annoncé que le candidat devait être expérimenté, disposant d’un diplôme de Maître du Reiki du système Usui, et pouvait attendre en échange un salaire annuel de 30.200 euros en plus d’avantages comme 27 jours de congés, les jours fériés, des indemnités de logement et de « cherté de la vie », et l’accès au très avantageux régime de retraite de la NHS.
 

La NHS britannique, gravement endettée, finance des thérapies spirituelles suspectes d’occultisme

 
L’annonce coïncide avec un rapport de la commission de la qualité du soin, qui révèle que trois hôpitaux sur quatre ne respectent pas les normes de sécurité, et deux sur trois n’offrent que des soins médiocres aux patients. Le rapport constate que les hôpitaux britanniques ne cessent de se détériorer, à mesure que le budget de la NHS diminue. La NHS finit l’année 2014-2015 avec un déficit de plus de 800 millions de livres, alors que le Trésor injecte chaque année des fonds supplémentaires.
 
Reconnaître que l’homme – et la femme – sont davantage que la chair et le sang, que les soins matériels ne suffisent pas, qui s’en plaindrait ? Mais de l’aide spirituelle qu’apporte – par exemple – une manifestation de charité chrétienne, à l’ésotérisme coûteux, il y a un monde.
 

Béatrice Romée