Vers une pénalisation des climato-sceptiques aux États-Unis

Pénalisation Climato sceptiques Etats Unis
 
Les États-Unis commencent à limiter la liberté d’expression des climato-sceptiques, et cela menace de déboucher sur leur pénalisation. Un professeur émérite à l’université du Wisconsin, Kraft, demande qu’on leur applique la loi contre les corrupteurs et les racketteurs. Et douze procureurs généraux sont soupçonnés de les harceler.
 
Michael Kraft n’y va pas par quatre chemins. Ce professeur émérite de l’université du Wisconsin demande qu’on applique le RICO (Racketter Influenced and Corrupt Organizations Act), loi extrêmement sévère conçue pour réprimer les pires malfaiteurs aux États-Unis, contre les climato-sceptiques. Il vise explicitement « ceux qui trompent sciemment le public au sujet des dangers du changement climatique », et il a certainement en tête, entre autres, les grandes compagnies qui exploitent les énergies fossiles.
 

La pénalisation des climato-sceptiques sur le modèle du tabac

 
Pour justifier sa position, il établit une comparaison avec les études scientifiques sur le tabac, qui furent grossièrement niées par les grands cigarettiers, dont les propres rapports exonéraient le tabac de toute incidence négative sur la santé publique, ce qui a causé des milliers de morts pendant des années. Cette comparaison serait convaincante si elle était valide : mais les études épidémiologiques sur le tabac concluaient vraiment et sans doute aucun au caractère dangereux de son usage, spécialement sous forme de cigarettes, ce qui n’est nullement le cas en matière de changement climatique. Il n’y a pas que les climato-sceptiques qui se demandent s’il y a un réchauffement, quelle en est éventuellement l’ampleur et les conséquences, quelle en est l’origine, humaine ou non, et quelle peut donc être l’efficacité des mesures décidées par la « communauté internationale ». A toutes ces questions, il n’existe pas aujourd’hui de réponse scientifique sûre.
 

Les États-Unis victimes d’une manœuvre politico-judiciaire

 
Mais la vraie question, beaucoup plus profonde et plus inquiétante, dans le réquisitoire de Kraft, est que tout le monde devient suspect. Sur quel fondement décrète-t-on que quelqu’un « tromperait sciemment » le public sur les « dangers du changement climatique » ? Les partisans radicaux du réchauffisme sont en train de construire un dogme que nul n’a le droit de débattre et veulent l’imposer par le biais judiciaire. Une douzaine d’avocats généraux connus à la fois pour leur haute position et pour leurs liens avec des associations radicales, gauchistes et écologistes, sont actuellement soupçonnés d’avoir mené des poursuites sur des bases politiques. Les trois plus en vue sont le procureur général de New York, Eric Schneiderman, celui des Iles Vierges américaines, Claude Walker, et celui de Californie, Kamala Harris.
 
Glen Reynolds, professeur de droit à l’université du Tennessee, voit dans leurs agissements « une atteinte au premier amendement » qui garantit la liberté d’expression. Et ce ne sont pas les déclarations de Loretta Lynch, le ministre de la justice des États-Unis, admettant que les dossiers des climato-sceptiques peuvent être transmis au FBI, qui lui donneront tort. Plus grave, plusieurs procureurs ont adressé des assignations à comparaître à des think tanks soupçonnées d’être financées par des sociétés pétrolières. C’est le cas de Claude Walker, le procureur général des Îles Vierges américaines, qui s’enlise dans une affaire où l’argent semble jouer un rôle important. La pénalisation des climato-sceptiques est aussi une affaire de gros sous. Même si l’idéologie reste première en la matière, et si le cerveau de la manœuvre en cours semble être Al Gore.
 

Pauline Mille

 
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