La politique d’accueil des réfugiés d’Angela Merkel déclarée « irresponsable » par le ministre de la Défense d’Autriche ; elle persiste

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Il a beau être parlementaire socialiste, le ministre de la Défense d’Autriche Hans Peter Doskozil n’accepte pas le discours lénifiant sur l’accueil des réfugiés d’Angela Merkel. Sa politique d’accueil est « irresponsable », a-t-il déclaré vendredi, en l’accusant des problèmes actuels de l’Autriche avec ses propres migrants, arrivés à la faveur de la chaleureuse invitation du chancelier allemand l’an dernier. La situation à beau devenir de plus en plus insupportable à la fois en Allemagne et en Autriche, et dans d’autres pays, Mme Merkel elle-même n’entend pas changer de politique : elle vient de dénoncer les pays d’Europe orientale qui veulent restreindre ou interdire l’immigration islamique en n’acceptant éventuellement que des réfugiés chrétiens.
 
Hans Peter Doskozil a rappelé, selon le journal autrichien Kronen Zeitung, qu’Angela Merkel avait proclamé : « Nous pouvons le faire ! », alors même qu’un million de migrants déferlaient sur l’Europe avec l’objectif de s’établir en Allemagne. Mais en passant par l’Autriche pour la plupart d’entre eux. Le ministre a demandé à l’Allemagne et à l’Union européenne de réparer un système de demande d’asile « abîmé » afin d’éviter la poursuite de la crise telle qu’elle a vu le jour en 2015.
 

Angela Merkel « irresponsable » lorsqu’elle appelle à l’accueil des réfugiés

 
« L’Autriche n’est pas la salle d’attente l’Allemagne », a-t-il martelé. Répéter sans cesse des propos sur la « culture de l’accueil » ne peut qu’attirer de plus en plus de migrants en les encourageant à faire le voyage vers l’Europe : c’est ce qui arrive lorsqu’ils voient des images de réfugiés accueillis dans les gares avec les applaudissements et des cadeaux, a ajouté le ministre.
 
Doskozil souligne que la situation en Italie permet de porter un jugement : « Si au cœur de Milan, on en est à devoir dresser des tentes pour les réfugiés, personne ne peut soutenir que nous nous occupons de cet afflux de manière raisonnable. » Et d’avertir que l’Italie pourrait se trouver face à une crise « insurmontable » à partir du moment où le reste de l’Europe aura remis en place des contrôles aux frontières italienne. L’Autriche propose ainsi de construire une clôture au niveau du col du Brenner : proposition qui a provoqué la colère de l’Italie alors que des vagues de migrants tentent de remonter par là vers Autriche depuis l’Afrique du Nord.
 

Toute l’Europe souffre de l’irresponsabilité de Merkel, selon le ministre de la Défense de l’Autriche

 
Le ministre de la Défense autrichien propose une révision des politiques d’asile européennes : il est partisan d’un sommet des dirigeants européens en vue de mettre en place la déportation immédiate et coordonnée des migrants qui ne remplissent pas les conditions pour avoir le statut de demandeurs d’asile. Il estime que l’Union européenne doit défendre ses frontières communes de manière collective pour ne pas laisser des pays comme l’Italie et la Grèce débrouiller seuls.
 
C’est ainsi que la crise des migrants peut aussi être mise à profit pour demander plus d’Europe…
 
De son côté, lors d’un entretien avec le média public allemand ARD, le chancelier Merkel a vivement critiqué les pays de l’Union européenne qui refusent d’accueillir des réfugiés musulmans, répétant l’exigence allemande de voir une répartition des migrants dans l’UE selon un système de quotas. « Chacun doit prendre sa part », « il faut trouver une solution commune », a-t-elle déclaré.
 
L’Allemagne a accueilli environ un million de demandeurs d’asile en 2015, dont la part du lion provient de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan. Un haut responsable gouvernemental estime ce lundi que 250.000 à 300.000 nouveaux demandeurs devraient s’y ajouter en cette année 2016. Ce sont – forcément – en majorité des musulmans.
 

L’accueil des réfugiés, un prétexte pour faire plus d’Europe

 
Les pays Europe de l’Est ne fléchissent pas malgré les accusations d’Angela Merkel. Dernièrement le premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka, a redit le refus de son pays d’ouvrir ses portes aux fidèles de l’islam. « Nous n’avons pas ici une communauté musulmane importante. Et pour le dire honnêtement, nous ne souhaitons pas qu’elle se constitue ici, au vu des problèmes dont nous sommes témoins. » La Slovaquie, elle, avait annoncé dès 2015 qu’elle ne souhaitait recevoir que des réfugiés chrétiens.
 
Ni les attentats, ni la menace terroriste, ni le refus de gouvernement souverains, ni les agressions sexuelles de Cologne, ni l’irritation croissante des populations n’ont pourtant raison des postulats idéologiques de Mme Merkel. Idéologiques au point d’accepter des conséquences politiques aussi néfastes ? Il est plus raisonnable de penser que de sa part, ces conséquences sont délibérément acceptées, ou voulues.
 

Anne Dolhein