Steve Bannon vante le nationalisme économique et fustige le « crime de haine économique » des élites contre les travailleurs américains

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« C’est sur le nationalisme économique que ce pays a été bâti. C’est le système américain : nous prenons soin des nôtres. Nous prenons soin du citoyen qui est nôtre, nous prenons soin de notre base de manufacture industrielle. Et vous savez quoi ? Ce pays va être plus grand, plus uni et plus puissant que jamais. […] Et soit dit en passant, cela [rassemble] toutes les nationalités, toutes les races, toutes les religions, toutes les préférences sexuelles. » C’est en ces termes que Steve Bannon, il y a peu encore conseiller spécial et chef de la stratégie du président américain Donald Trump après avoir conduit sa campagne électorale victorieuse, a vanté un nationalisme économique qu’il croit toujours capable de rassembler les citoyens américains de toutes origines, avant de dénoncer le « crime de haine économique » des élites à l’égard des travailleurs américains ordinaires. Il s’exprimait lors d’un entretien télévisé avec le journaliste Charlie Rose pour le Charlie Rose Show de la chaîne PBS.
 
En France, on parlerait de crime ou de délit « raciste », puisque c’est la législation « antiraciste » qui définit ce type d’acte sur le plan pénal.
 

Trump a gagné les élections avec un message de nationalisme économique et non pas identitaire comme le prétendait Clinton

 
Bannon, qui a repris la direction du site d’information conservateur Breitbart après avoir quitté son poste à la Maison Blanche en août, a expliqué au journaliste comment Donald Trump avait gagné les élections : grâce à un message quotidien de populisme et de nationalisme, face à une Hillary Clinton qui, une semaine après l’arrivée de Bannon dans l’équipe de campagne du candidat républicain, s’en est prise à la droite alternative représentée par Breitbart et Bannon, jugée raciste, suprémaciste, anti-musulmane, anti-immigrants et anti-femmes.
 

Pour Steve Bannon, le vrai crime de haine aux Etats-Unis, c’est celui commis par les élites économiques contre les travailleurs

 
Pour Steve Bannon, Hillary Clinton a confirmé une fois de plus dans ce discours à quel point elle était coupée de la réalité. « L’Amérique ne pense pas qu’elle est un pays raciste. […] C’est le plus grand pays de l’histoire de l’humanité pour ce qui est de notre capacité à nous rassembler. Les gens ne se considèrent pas racistes », a expliqué Bannon, « et voilà [Clinton] avec la politique identitaire à un moment où les élites de ce pays ont commis un crime de haine économique. Vous voulez qu’on parle de crimes de haine ? Le crime de haine économique contre les travailleurs de ce pays, voilà un crime de haine : la manière dont la base industrielle de ce pays a été vidée de sa substance » tandis que les élites de l’économie montante dans la Silicon Valley, à Wall Street, Hollywood et Washington DC mènent grand train.
 

Olivier Bault