Russie : une proposition de loi sur l’interdiction de l’avortement actuellement examinée

Russie : un proposition de loi sur l’interdiction de l’avortement actuellement examinée
 
Une proposition de loi pour interdire l’avortement, sauf en cas de danger pour la mère, vient de passer une première étape en Russie, pays dans lequel 90 % des femmes de plus de 30 ans ont eu recours à l’avortement au moins une fois et dans lequel plus de 900.000 avortements sont réalisés chaque année.
 
Dimitry Baranov, président des « Guerriers pour la vie » a qualifié cette proposition de loi de « percée pour la protection de la vie », regrettant que l’exception, à savoir le « danger pour la vie de la mère » puisse ouvrir la porte à de nombreuses raisons « justifiant » l’avortement. Mais il a souligné qu’aujourd’hui une interdiction absolue n’est pas envisageable. Voilà qui répond en tout cas à ce qui est demandé aux pro-vie : tout faire pour réduire le nombre d’avortements et de cas légaux dans les circonstances concrètes où ils se trouvent par une restriction légale, tout en affirmant clairement leur opposition personnelle totale à l’élimination des enfants à naître.
 

Medvedev doit se prononcer sur la restriction de l’avortement

 
Eugene Fedorov, membre du parti majoritaire Russie Unie a présenté la proposition de loi au Premier ministre Dimitry Medvedev, qui doit désormais attendre l’avis des experts et du comité sur la santé du parlement avant de décider de la soumettre, ou non, à la Douma.
 
Si Medvedev allait plus loin, le comité électoral de la Russie Unie pourrait encore refuser la proposition de loi. Le parti de la Russie Unie est divisé sur la question. Le ministre de la Santé défend l’avortement mais le président Vladimir Poutine lui-même est très sensible à la question démographique, à l’heure où la Russie compte davantage de décès que de naissances.
 
De fortes mesures gouvernementales en faveur les familles nombreuses ont mis un frein au déclin démographique, mais la population diminue encore chaque année.
 
Mais le gouvernement craint encore les réactions en cas d’interdiction totale.
 

La Russie encore favorable à l’avortement

 
En Russie, l’« opinion » demeure favorable à l’avortement.
 
Alexey Fokov, également membre des « Guerriers pour la vie » estime que la moitié des Russes sont opposés à l’avortement, mais que seuls 10 % d’entre eux le sont suffisamment pour vouloir une interdiction totale.
 
« C’est une question très personnelle pour beaucoup, puisque les femmes de plus de 30 ans sont entre 90 et 95 % à avoir déjà eu recours à l’avortement… » Pendant l’ère soviétique, de nombreuses femmes ont subi jusqu’à neuf avortements…
 
L’opposition la plus forte se constate cependant parmi la jeunesse du pays.
 
Tandis que certains groupes pro-vie voudraient attendre encore deux ans pour obtenir un soutien populaire, l’association «&npsp;Guerriers pour la vie » appelle à une interdiction immédiate : « Nous devons travailler sur l’opinion publique mais nous ne pouvons pas laisser les vies de ces enfants entre les mains de l’opinion ».
 
Depuis quelques années, le gouvernement avait déjà pris plusieurs mesures visant à restreindre le nombre d’avortements : il a installé des centres de grossesse, limité l’avortement au premier trimestre et interdit toute publicité en sa faveur.
 
Google est actuellement sous le coup de poursuites pour avoir violé cette interdiction.