Le grand mensonge de la Chine communiste lors des célébrations de la victoire sur le Japon

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Qu’importe l’Histoire, l’occasion était trop belle. En offrant à la Chine un défilé militaire hors du commun pour commémorer la victoire sur le Japon, le président communiste Xi Jinping entendait asseoir son autorité, et celle du parti communiste chinois, quitte à falsifier le rôle de ce dernier dans la guerre de libération.
 
« Je ne considère pas ce défilé comme une manifestation de patriotisme mais comme un étalage d’ignorance » n’a pas eu peur de déclarer un artisan chinois, fils et neveu de plusieurs membres du gouvernement et de l’armée nationaliste d’alors, qui étaient en première ligne contre les forces japonaises.
 
Justice n’a pas été rendue aux véritables héros de cette guerre. C’est le parti communiste qui a été mis à l’honneur pour une victoire à laquelle il a participé, mais qui a été pourtant arrachée par d’autres. Dans le document officiel remis à la presse, le parti communiste chinois est décrit comme le « leader » de la résistance chinoise, tandis que la guérilla menée par celui-ci devient « la principale forme de guerre contre le Japon ».
 

Les forces communistes ont en réalité joué un rôle minime dans la victoire contre le Japon

 
Rana Mitter, historien spécialisé sur cette période de l’Histoire de Chine à l’Université d’Oxford, commente : « La majorité des grandes batailles classiques ont été livrées par les forces alliées aux nationalistes ». Des nationalistes emmenés par le général Tchang Kaï-chek, ennemi juré des communistes… Mitter ajoute que « L’aide internationale des Alliés a été le facteur décisif sur la victoire. »
 
En clair, le parti communiste n’y est pas pour grand chose, et il le sait. C’est ce que révèlent également les souvenirs de Li Nanyang, fille de l’ancien secrétaire de Mao Zedong lui-même : « D’après le récit de mon père, il est clair que la guerre contre le Japon n’a pas été dirigée par le Parti communiste ». Elle raconte que son père, réfugié avec Mao dans une base communiste du nord de la Chine, « n’a rien fait pour attaquer directement les Japonais. »
 
Le parti communiste chinois sait que son rôle est minime dans la victoire et prétend l’inverse, à grand renfort d’une propagande indécente. Grand prince, Xi Jinping a finalement concédé dans la journée que les forces nationalistes et communistes avaient « coopéré et s’étaient coordonnées » durant la guerre, apportant toutes deux « une contribution significative à la victoire. »
 

Contre toute vérité historique, le président chinois impute la victoire aux forces communistes

 
Pour Willy Lam, expert de la Chine à l’Université de Hong Kong, le but était simple : mettre en scène « cette idée que sans le Parti communiste, il n’y aurait pas de Chine nouvelle. »
 
Pour cette raison, la propagande n’a cessé de marteler une version falsifiée de l’Histoire, des documentaires diffusés sur écrans géants, en passant par le discours du président chinois et les « analyses » des organes de presse officiels. Pour ne citer qu’elle, l’agence de presse chinoise Xinhuanet affirmait le jour anniversaire de la victoire que les forces communistes avaient détruit 60 % des forces japonaises présentes au Japon, en dépit de toute réalité.
 
Dans son discours, le président chinois Xi Jinping n’en était plus à un mensonge près, et s’est donc servi de cette commémoration pour célébrer le désir de paix de la Chine et annoncer une réduction des effectifs de l’armée à hauteur de 300.000 hommes.
 

La Chine ne cherche pas l’hégémonie

 
« La Chine ne recherchera jamais l’hégémonie, pas plus qu’elle ne cherchera à s’étendre. Elle n’imposera jamais des souffrances tragiques à d’autres nations », a assuré le président Xi, à l’heure où le Tibet est « normalisé » et où l’armée chinoise ne cesse d’envahir un peu plus chaque jour la mer de Chine, provoquant une inquiétude majeure chez ses voisins.
 
Cette réduction d’effectif est sans conséquence, à l’heure de la guerre technologique et électronique. Dans les faits, la Chine ne cesse de s’étendre. Les promesses n’engagent décidemment que ceux qui les reçoivent.
 

Béatrice Romée