Les noyades de migrants à la hausse en Méditerranée : la faute à l’UE

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L’organisation internationale des migrations (OIM) estime à 340 le nombre de migrants morts par noyade au cours de la semaine dernière lors de quatre naufrages importants, portant à 546 le nombre de noyés depuis le début du mois de novembre. En 2015, il y en avait 141 au cours du mois entier, et « seulement » 22 en 2014. Depuis le début de l’année, on arrive au nombre tragique de 4.600 personnes tuées ainsi, en tentant une traversée rendue périlleuse par le mauvais état de leurs embarcations, et le bilan n’en restera certainement pas là. A qui la faute ? Selon une ONG basée à Malte, la Migrant Offshore Aid Station, elle est imputable à l’insuffisance des mesures prises par l’Union européenne qui n’ont eu aucune répercussion sur le nombre de barques des passeurs qui partent par tous les temps et dans n’importe quel état de délabrement avec bon espoir de se faire recueillir en mer. Les signaux de l’UE sont au vert.
 
L’hécatombe n’en finit donc pas, et aucune mesure prise par l’Union européenne n’a réussi à inverser le cours des choses, pas même le très coûteux accord signé par lieu avec la Turquie dans le but, précisément, de tarir le flot de l’immigration clandestine. Accord qui au demeurant, devrait s’effondrer vu le coup d’État en Turquie, réprimé sans pitié par Erdogan : il semblerait que la situation ait fini par décourager l’UE d’accorder aux Turcs le droit d’entrée sans visa dans la zone Schengen, comme c’était prévu. La monnaie d’échange n’aura plus cours.
 

Le nombre des noyades de migrants explose en Méditerranée

 
Au nombre de tués en Méditerranée correspond un nombre encore beaucoup plus important de personnes qui réussissent la traversée. Loin de venir des zones de guerre du Proche-Orient, ce sont des Nigérians, des Érythréens, des Soudanais, des Gambiens, des Ivoiriens, des Guinéens, des Somaliens et des Maliens à la recherche d’un monde meilleur, plus riche et plus généreux que tout ce qu’ils peuvent imaginer chez eux.
 
Bien sûr, la politique menée face à la Libye a, la première, ouvert les vannes, sous la conduite de David Cameron et de Barack Obama qui dirigeaient la coalition de l’OTAN en 2011 en vue de faire chuter le colonel Kadhafi.
 
Mais depuis lors, les réseaux de passeurs ont pu s’installer durablement. Ils participent au financement de l’État islamique et le réseau contrôle aujourd’hui une grande partie des côtes libyennes, admirablement placées pour envoyer des masses de pauvres, et pourquoi pas des coreligionnaires convaincus voire des djihadistes africains, tenter une aventure qui parfois aboutit à la mort, mais qui le plus souvent se voit couronnée de succès.
 

Par la faute de l’UE, les migrants continuent de prendre la mer

 
Breitbart souligne que les migrants savent parfaitement s’accommoder des politiques européennes qui accordent l’asile dans l’ensemble des territoires à quiconque atteint les territoires, voire les eaux territoriales de l’Union européenne. Les enclaves de Ceuta et de Melilla ont connu leur heure de gloire, jusqu’à ce que l’Europe se décide à construire des murs en barbelés autour des territoires africains de l’Espagne, poussant les candidats à l’immigration à préférer la voie maritime.
 
Depuis lors, le nombre de morts ne cesse de croître. Il eût été pourtant possible de les éviter, comme l’a démontré l’exemple de Tony Abbott, ancien Premier ministre d’Australie. Sa politique était simple : arrêter les embarcations clandestines et les renvoyer chez elles, sans exception. Les noyades dans le Pacifique se sont arrêtées quasiment du jour au lendemain. Mais l’UE ne veut pas suivre la voie qu’Abbott a si efficacement tracée.
 

La hausse du nombre des migrants, une « invasion pacifique »

 
Lors d’une récente mise en garde, Tony Abbott a déclaré qu’outre ses encouragements à toujours plus de traversées létales, la réponse sans vigueur de l’Europe à la crise des migrants transforme celle-ci en « invasion pacifique », tandis que de nombreux nouveaux arrivants « ne sont pas emplis de gratitude, mais de ressentiment, exigeant que l’Europe leur fasse une place ».
 
Ils auraient tort en effet de ne pas profiter de la politique des bras ouverts qui, quoi qu’on en dise, continue d’être mise en œuvre au niveau européen.
 

Anne Dolhein