RBS engage ses clients à tout vendre alors que la spirale déflationniste se rapproche

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Les traders travaillent dans une salle du New York Stock Exchange le 7 janvier dernier.

 
Comme en 2008, RBS (la Banque royale d’Ecosse) vient avertir ses clients de se préparer à une année 2016 apocalyptique où la déflation n’épargnera personne. Elle prévoit une baisse de 20 % des principales places boursières et un prix du baril de pétrole avoisinant les 16 dollars. Selon les experts de la banque britannique, les marchés envoient des signaux d’alerte comparables à ceux constatés avant la faillite de Lehman Brothers. Il est donc grand temps de « vendre tout à l’exception des obligations de première qualité », annoncent ses analystes : « La salle est bondée et les issues sont étroites. » Le ralentissement du commerce mondial et la contraction des crédits menacent les résultats des entreprises d’autant que les taux d’endettement sont au plus haut partout dans le monde, observent-ils.
 

Pour RBS, la spirale déflationniste annonce une chute de 20 % des Bourses

 
Andrew Roberts, directeur des recherches sur les économies et les indices européens pour le compte de RBS, s’attend à une chute d’environ 10 à 20 % de Wall Street et des places boursières européennes, avec un impact encore plus important pour le FTSE100 dont les entreprises sont majoritairement actives dans le domaine de l’énergie et les matières premières. Le prix du pétrole continuera de dégringoler selon RBS, alors que l’OPEP est incapable de réagir face au ralentissement aggravé de l’économie asiatique.
 
L’épicentre de la crise qui se prépare réside en Chine où l’expansion économique fondée sur la dette est arrivée à saturation, selon RBS. Le gouvernement chinois doit faire face à une augmentation de la fuite des liquidités et doit impérativement retrouver une monnaie largement dévaluée. Les analystes de RBS restent sceptiques face au consensus selon lequel les gouvernements peuvent gagner du temps en intervenant massivement pour réduire les coefficients de réserves de liquidités obligatoires.
 

« Tout vendre », conseille la Royal Bank of Scotland

 
Pour d’autres observateurs, tels David Owen de Jefferies, la Chine a au contraire touché le fond et a pris le chemin du rétablissement, et « rien ne laisse présager un bouleversement aux Etats-Unis, alors que l’Europe se reprend nettement ». Les représentants de Bank of America ont déclaré que la panique qui saisit les vendeurs a provoqué un signal d’achat en réaction, et elle s’attend à un rebond des échanges boursiers qui devrait durer plusieurs semaines, si tant est que des signes tangibles le permettent, tels la stabilisation du yuan et du prix du pétrole.
 
Le risque réside néanmoins dans le fait que cette tempête qui secoue les places financières puisse durer au point de peser sur les investissements. Pour les plus pessimistes, les liquidations boursières pourraient bien se métamorphoser en nouvelle crise mondiale.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle