La Californie démocrate lève l’interdiction d’embauche des militants communistes dans la fonction publique

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L’Assemblée de l’Etat de Californie vient de prouver sa sympathie pour la gauche de la gauche. En annulant l’interdiction d’entrée dans la fonction publique d’Etat des personnes appartenant au parti communiste, elle n’a pas seulement mis fin à une règle datant de 1953 adoptée en pleine guerre froide et qui était devenue symbolique vu la dimension désormais homéopathique du parti communiste des Etats-Unis (2.000 membres) : elle démontre la perte de mémoire et de repères historiques de législateurs drogués à la virtualité perpétuelle.
 
Cette « Loi 22 » concernant le travail a été adoptée par une large majorité grâce à la domination, dans cette chambre basse, du groupe démocrate (55 élus sur 80 sièges) alors que la minorité républicaine ne compte que 25 élus. Les Démocrates dominent aussi le Sénat californien par 27 sièges sur 40.
 

Levée d’interdiction de l’embauche de militants communistes : pour le Démocrate Rob Bonta, c’est « juste un acte technique »

 
La culture libérale-libertaire imprègne l’empire des géants d’internet. Elle est délibérément amnésique : « C’était un vieille référence archaïque », plaide Rob Bonta, élu démocrate d’Oakland à l’Assemblée. « Il s’agit juste d’un acte technique destiné à gommer cette référence à une appartenance, qui pourrait être détournée ou sur-interprétée et qui, franchement, l’a été durant des périodes sombres de l’histoire de ce pays », a-t-il encore récité, faisant référence au maccarthysme. Il s’est gardé de rappeler que cette « période sombre de l’histoire » répondait à une menace massive du stalinisme criminel portée jusqu’au cœur des Amériques.
 
L’ancien texte de loi mettait en garde dans ses considérants contre « un danger (…) que le corps législatif de l’Etat de Californie juge important et imminent ». Il poursuivait : « Afin de promouvoir le programme, les politiques et les objectifs du mouvement communiste mondial, les organisations communistes de l’Etat de Californie et leurs membres entendent tout mettre en œuvre dans un effort concerté pour entraver, empêcher, gêner ou anéantir les initiatives de l’Etat ou interférer avec elles (…), et leurs membres tentent d’infiltrer l’Etat en recherchant des emplois publics ». En 1953, la moitié de l’Europe était sous la botte soviétique, la Chine venait de basculer sous la tyrannie maoïste, la guerre de Corée prenait fin avec cession de la moitié du pays aux communistes, Castro lançait une attaque décisive à Cuba, Staline décédait mais l’URSS faisait exploser sa première bombe H et des émeutes étaient écrasées en RDA.
 

En lui ouvrant la fonction publique, la Californie démocrate « oublie » les horreurs du communisme

 
Le site conservateur Washington Examiner rappelle que les interdictions d’embauche de communistes dans la fonction publique fut adoptée « pendant la “grande peur rouge” des années 1940-1950, quand les Américains redoutaient que les espions russes ne finissent par faire main basse sur le pays ». Durant cette « grande peur rouge », on compta plusieurs décès suspects d’anticommunistes connus, et il est établi que des espions communistes agissaient à l’intérieur et autour du gouvernement américain. Alger Hiss, par exemple, était un indicateur à la solde de Staline tout en étant fonctionnaire fédéral au département d’Etat. Il fut même l’un des conseillers de Roosevelt lors de la conférence de Yalta, ce qui peut expliquer les conséquences dramatiques de ce conclave pour la liberté en Europe durant un demi-siècle. Le parti communiste des Etats-Unis était directement contrôlé par Moscou et prônait un renversement par la force du gouvernement américain pour le remplacer par une dictature communiste.
 

Travis Allen et Randy Voepel rappellent que les militants communistes prônent une idéologie dangereuse

 
A l’Assemblée de Californie, parmi la vingtaine d’opposants à la suppression de cette interdiction professionnelle, Travis Allen juge que la loi « constitue une attaque frontale contre tous les Californiens » car « le communisme promeut tout ce à quoi les Etats-Unis s’opposent ». Randy Voepel, autre Républicain, rappelle que les communistes sont au pouvoir en Corée du Nord ou en Chine. Il souligne que de nombreux anciens combattants résidant en Californie participèrent aux combats contre les communistes, en Corée ou au Vietnam, et estime que l’idéologie communiste « demeure menaçante ».
 
Malgré une première hésitation – la Californie compte un important électorat d’émigrés vietnamiens ou chinois qui ont fui le communisme – le démocrate Bonta ne s’est pas découragé et a jugé indispensable d’autoriser à nouveau l’embauche de membres du parti communiste dans la fonction publique. Il a versé sa moraline iréniste à pleins bouillons : « Pour garantir une vraie démocratie et une société honnête et équitable, il faut baser les décisions de licenciement sur la seule conduite objective du salarié, son comportement réel, des preuves et des certitudes, et pas seulement sur des étiquettes floues qui pourraient faire l’objet de généralisations et déboucher sur des actes déloyaux et injustes ».
 

La pensée unique, avatar du communisme, fait des ravages en Californie

 
On attend avec impatience la réaction des électeurs californiens issus de familles qui ont fui le Laogaï et ses dizaines de millions de morts alors que le parti qui a commis ces crimes est toujours au pouvoir à Pékin et que la tête de Mao orne toujours les billets de banque chinois. Quant aux décisions « déloyales et injustes », M. Bonta ne s’est pas ému qu’un professeur du même Etat de Californie vienne d’être renvoyé pour avoir déployé un drapeau confédéré – en même temps qu’un drapeau de l’Union – lors d’un cours sur la guerre de Sécession. Ni qu’au Wyoming un juge ait été menacé de révocation l’an dernier pour avoir juste confié qu’il ne pourrait pas célébrer de mariage homosexuel. Le communisme, utopie totalitaire de l’égalité, a désormais un autre visage mais son pouvoir est intact.
 

Matthieu Lenoir