La Cinquième Vague est un film de science-fiction, qui traite d’un sujet en soi peu original, une invasion de la Terre par des extraterrestres.
 
Le film tient beaucoup du film d’action, centrée sur une lycéenne forcée par les circonstances de devenir combattante, d’accomplir une quête obstinée, et aux chances de succès des plus maigres : la recherche de son petit frère enlevé par des militaires, ou supposés tels.
 

La Cinquième Vague

 
La Cinquième Vague présente l’intérêt d’un traitement relativement original, et qui nous semble fort pertinent, d’un thème bien connu. Certaines scènes tiennent certes a priori beaucoup du sous-genre du film pour adolescents : ainsi l’héroïne est-elle sauvée de la mort par un inconnu, mais un jeune apollon fort, gentil, dévoué. Heureux hasard typique, et pense immédiatement le spectateur, un peu ridicule… Or, il n’en est rien, ce type de rencontre est intégré logiquement dans le scénario. Sans rien révéler ici, il y a eu dans La Cinquième Vague un réel effort d’écriture, combinant de multiples renversements de situation, mais suivant une logique véritable, et instillant un minimum de complexité dans les personnages. L’œuvre reste une combinaison de science-fiction populaire et d’action ; il serait excessif d’y voir quelque subtile réflexion, mais elle atteint un sommet dans le genre.
 
Les scènes spectaculaires attendues sont présentes. Mais elles ne sont ni trop nombreuses, ni matraquées pour distraire le spectateur du vide du propos, comme trop souvent. Au contraire, une réflexion minimale est sous-tendue : les extraterrestres veulent prendre la Terre, l’occuper pour leur compte ; ils veulent abîmer au minimum son potentiel, seulement éliminer tous les humains, pour s’installer à leur place. Ils procèdent d’ailleurs avec une relative économie, usant d’hybrides et d’humains manipulés pour cette tache.
 
Le spectateur adhère à cette idée que des extraterrestres rationnels, pour ne pas dire économiquement rationnels, agiraient probablement ainsi. Evidemment, l’humanité n’aurait aucune chance de survivre. Les héros y parviendront (le spectateur pouvait s’en douter), le temps d’un film, sans infirmer pour autant la déduction logique générale.
 

Hector Jovien