Le JT du 31 mars 2014
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Au sommaire :

  • Erdogan plébiscité malgré le système
  • La grande pitié des églises anglaises
  • Le Giec éteint la lumière
  • Les favelas au pas du Mundial
Erdogan plébiscité malgré le système

La victoire du premier ministre turc en dépit des manifestations, des accusations de corruption et de la campagne des médias et réseaux sociaux est symétrique de la défaite socialiste en France malgré l’appui des institutions. Hollande étrillé, Erdogan plébiscité malgré le système : les peuples peuvent encore parler, à défaut d’être écoutés.

L’AKP a donc remporté haut la main les élections municipales turques. En dépit des accusations de corruption relayées par la presse internationale. En dépit de la défection de la secte Gülen, qui tient une partie des milieux d’affaire et possède de nombreux centres de formation politique et religieuse. En dépit de l’agitation sur Twitter, Facebook et Youtube.

Démocratie globale contre volonté nationale

Et en dépit des protestations de rue massives qui ont lieu dans les grandes villes depuis plusieurs mois, manifestations violentes puisqu’il y a tout de même eu mort d’homme. Erdogan plébiscité malgré le système, c’est un fait qui révèle une volonté nationale, avant tout jugement ou analyse de celle-ci. L’effondrement en France d’un président élu voilà moins de deux ans et de son parti qui détenait tous les pouvoirs, montre une volonté toute aussi forte – à ceci près que la croissance de l’abstention montre que c’est le système lui-même qui est rejeté, sans qu’aucun parti ne capte cette volonté ni ne profite du vide créé. En Turquie, la démocratie électorale marche encore. La France, elle, est presque prête pour autre chose. Le processus qui engage lentement les nations vers une gouvernance mondiale débarrassée de la volonté des peuples n’en est pas au même stade dans les deux pays.
 
 

La grande pitié des églises anglaises

En quelques décennies les différentes confessions chrétiennes du Royaume-Uni ont dû vendre plus de mille lieux de culte faute de pouvoir les entretenir. Après, elles sont converties en pubs, supermarchés ou appartements. La grande pitié des églises anglaises ce n’est pas la ruine, c’est la désacralisation.

La question qui se pose n’est pas la destination officielle des bâtiments une fois l’église reconvertie. Parce qu’un appartement n’est pas par nature plus compatible avec la doctrine chrétienne qu’un bistrot ou un garage, tout dépend de ce qu’on y fait. Ensuite parce qu’une fois désacralisée l’église n’est plus le temple de Dieu.

Un seul moyen, gagner des fidèles

Enfin parce qu’il est parfaitement illusoire de prétendre contrôler, au bout d’une ou deux revente, la destination du lieu une fois qu’il est vendu. On amuse donc le tapis avec de faux problèmes. La seule question est une question d’argent, car sinon, rien n’interdirait à l’Eglise vendeuse de raser le bâtiment pour éviter qu’il ne devienne un jour mosquée, bar borgne ou salle de la loge locale. Si l’on pense avec affection aux lieux qui ont été consacrés et qui pour une raison ou une autre ne peuvent plus l’être, mieux vaut la ruine qu’une utilisation qui manifeste la détresse de l’Eglise et offense sa foi. Et il n’y a qu’une manière d’éviter de se retrouver devant des choix aussi déplaisants, c’est de garder ses fidèles. La grande pitié des églises anglaises, comme des françaises, aujourd’hui, c’est la désaffection des croyants, c’est la déchristianisation. Leur vente n’est pas un problème, c’est un signe, et une conséquence.