A Cuba chez Castro, Obama légitime les droits de l’homme communiste

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Leur entretien au palais présidentiel de la Place de la révolution, troisième entrevue entre les deux hommes depuis l’annonce surprise du dégel, doit dessiner l’orientation de cette nouvelle relation.

 
Par sa visite à Cuba, Barack Obama légitime le président Raul Castro et par ses discours, il a donné raison à la conception communiste de l’histoire et des droits de l’homme. Un pas de plus dans le dévoilement de sa nature profonde.
 
On se rappelle la phrase de Lénine : « Les capitalistes nous vendront la corde pour les pendre. » Depuis 1989 et la fin de l’URSS, un vent d’optimisme à l’Ouest a fait renverser la proposition, comme si à force de vendre des cordes à l’Est on allait le convertir aux droits de l’homme et à la démocratie parlementaire. Mais cela c’est le cinéma pour les badauds. Pour Barack Obama, qui applique la politique des vrais décideurs, le monde communiste est un acteur légitime de l’avenir. Sa visite à Cuba chez Castro l’a manifesté.
 

La dictature communiste des frères Castro n’a pas eu son Nuremberg

 
C’est peu de dire que la dictature communiste des frères Castro n’aura pas eu son procès de Nuremberg : en venant à Cuba, Obama a donné un véritable satisfecit à ses adversaires d’hier. Bien oublié le temps où les Etats-Unis se faisaient appeler la tête du « Monde libre ». Les Américains d’ascendance cubaine, comme le sénateur Marc Rubio, candidat à la primaire des Républicains, ont très mal pris qu’Obama aille faire des affaires et des déclarations affectueuse chez Castro, alors que le régime communiste ne s’est en rien adouci et que des centaines d’opposants ont été écartés et battus à l’occasion de la venue du président américain. Non seulement aucune « repentance » n’a été envisagée par le dictateur de Cuba pour les années passées, pour les centaines de milliers de prisonniers et les quinze mille assassinés, mais aucune amélioration n’a été apportée aujourd’hui en matière de droits de l’homme. Berta Soler, membre du Collectif des femmes en blanc, assure que « rien n’a changé » et que l’on vit « toujours dans la peur » à Cuba.
 

Le discours d’Obama légitime le régime de Cuba

 
C’est pourquoi les discours d’Obama prennent une résonnance terrible. Il a célébré avec une emphase amicale la « souveraineté » de Cuba, sans noter qu’elle s’exerce aussi sur de pauvres bougres qui continuent à risquer leur vie pour fuir vers la Floride. Il a souhaité que Castro continue « à jouer un rôle important dans l’hémisphère et le monde entier », sans considérer que ce rôle important a surtout consisté à soutenir les sandinistes et les Farc avec l’argent de l’URSS. Mais ce qui a le plus choqué les Américains déjà heurtés parce qu’Obama impose à l’école le « Common core », une espèce de tronc commun réducteur destiné à idéologiser les enfants, ce sont précisément ses déclarations sur l’éducation nationale de Cuba :
 
« Cuba a une richesse extraordinaire, un système d’éducation qui valorise chaque garçon, chaque fille ».
 
Quand on sait quelle entreprise de lavage des cerveaux les frères Castro ont installé, il y a de quoi rester incrédule ! Mais Obama ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a félicité Castro de promouvoir « la paix, la sécurité et les droits de l’homme ». Reprenant la propagande (justifiée) de Castro contre les Etats-Unis qui « avant 1959 exploitaient, organisaient la corruption », il a cependant omis de préciser que l’extrême pauvreté d’aujourd’hui n’est pas due à l’embargo américain, mais au régime communiste incapable et dictatorial de la famille Castro.
 

Repentance d’Obama et définition léniniste des droits de l’homme

 
Dans cet esprit, il a reconnu les « faiblesses » de l’Amérique, « inégalités sociales, peine de mort, discrimination raciale ». Il a même reconnu sa convergence avec Raul sur les droits de l’homme : « Le président Castro m’a fait remarquer que pour lui s’assurer que chacun a une éducation et un système de soin décent, une sécurité de base et une retraite, tout cela fait partie aussi des droits de l’homme. Personnellement, je suis d’accord avec lui. »
 
C’est un aveu capital, car les « droits à », les exigences concrètes, sont la définition léniniste des droits de l’homme.
 

Cuba, dictature communiste soutenue par les Etats-Unis

 
En quelque sorte Barack Obama fait son coming out. Il faut se souvenir en effet de ses débuts de travailleur social à Chicago, la décennie où il flirta avec l’idéologie communiste, ses lectures du trotskiste Alinski – et jusqu’à son début de carrière au domicile de Bill Ayers ! Un authentique terroriste communiste soutenu par Castro, dont le groupe, The Weather Underground, qui s’attaquait à des policiers américains, était financé et téléguidé par La Havane. En fin de mandat, Obama retourne donc à ses racines. Frank de Varona, réfugié cubain qui a fait de la prison chez Castro, estime que Cuba est désormais une « dictature soutenue par les Etats-Unis ». Une opinion qui paraît légitime.
 

Pauline Mille