Toys R Us cède aux pressions « anti-sexistes » et ne classe plus ses jouets par filles ou garçons au Royaume-Uni

Toys R Us jouets filles garçons Royaume-Uni
 
Le géant international du jouet Toys R Us a fini par céder aux pressions de militants « anti-sexistes » qui s’étaient offusqués de la campagne de marketing basée sur la distinction filles-garçons dans ses rayons, ses catalogues et son site Internet. Et c’est par le site Internet de Toys R Us au Royaume Uni que ce changement voit le jour : exit les catégories « filles » d’un côté et « garçons » de l’autre, seules les catégories de recherche par âge, marques, jeux éducatifs et sports restent au menu de la page d’accueil.
 
Toys R Us n’est pas la première enseigne d’envergure à se plier à cette volonté, puisque d’autres enseignes très connues, telles que Tesco, Sainsbury’s ou encore Boots au Royaume Uni ont déjà agi en ce sens pour la commercialisation de leur jouets. Le site Internet américain de Toys R Us n’a pour le moment pas encore été remanié et conserve la distinction filles-garçons. Il en va de même en France où ces catégories sont maintenues, par âge.
 

Une victoire pour les militants anti-sexistes du Royaume-Uni

 
C’est le groupe de militants anti-sexistes Let Toys Be Toys (Que les jouets soient des jouets [sous-entendu « et rien d’autre »]) créé par des parents il y a trois ans, qui revendique cette victoire. Tout a commencé par des échanges sur Internet, dans la rubrique « Potins féministes » sur le forum Mumsnet où l’on peut lire : « Si vous pensez que les filles et les garçons devraient se sentir libres de jouer avec n’importe quel jouet qui les intéresse le plus et qu’ils ne devraient pas rentrer dans un magasin de jouets sans se sentir obligés de se conformer à des stéréotypes archaïques, merci de rejoindre notre discussion ».
 
Ces militants anti-sexistes autoproclamés prétendent entraîner à leur suite des milliers de consommateurs qu’inquiète le « sexisme » qui règne dans l’industrie du jouet parce qu’il a un effet sur les enfants. Mais leur revendication ne concerne pas seulement le domaine du jouet : en effet, ils s’attaquent également à d’autres produits de consommation, comme les livres et les gels douches qui présentent une différenciation selon qu’ils sont destinés à un public de filles ou de garçons.
 

La pression sur Toys R Us continue : l’enseigne doit renoncer au classement filles-garçons partout !

 
Les militants ont tenu à remercier les magasins Toys R Us du Royaume Uni pour avoir enfin accepté leur revendication : « Votre geste atteste d’un véritable effort pour que tous les enfants sans exception soient traités sur un même pied d’égalité. Nous sommes certains que de nombreux enfants et parents seront très heureux au prochain Noël. »
 
Cette victoire leur donne ainsi des ailes pour partir à l’assaut des enseignes du géant du jouet dans les autres pays, déclarant qu’ils « espèrent que d’autres changements de ce genre seront bientôt visibles dans les magasins Toys R Us à l’échelle internationale. »
 
En attendant, les jouets sont toujours aussi « genrés », pour reprendre le mot des militants. Rose bonbon, animaux « adorables » et sourires niais pour les filles, vert kaki, lance-roquettes et monstres pour les garçons… Les fabricants fabriquent ce qui se vend.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle