Les Länder allemands recevront des milliards pour l’intégration des « réfugiés »

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Le ministre des finances, Wolfgang Schaüble.

 
Le Gouvernement fédéral allemand et ses Länder se sont mis d’accord jeudi sur le montant des subventions supplémentaires qu’ils recevront pour aider à l’intégration des réfugiés. Les seize Länder recevront 7 milliards d’euros les trois prochaines années de la part du gouvernement fédéral qui s’est engagé à verser aux Etats deux milliards en 2016, 2017 et 2018, et 500 millions additionnels par an en 2017 et 2018 pour des projets de logement social.
 

Accord entre Merkel et les Länder

 
Cette somme a été décidée après une rencontre entre le chancelier Angela Merkel et les dirigeants des Länder. Au départ, ils souhaitaient recevoir davantage et demandaient 8 milliards d’euros, afin de pourvoir aux dépenses liées aux cours d’allemand, à l’éducation, aux centres d’accueil de jour et à l’aide sociale. Voilà qui donne une petite idée du coût de l’immigration encouragée par Mme Merkel.
 
« Il est important que nous soyons parvenus à une conclusion aujourd’hui », a déclaré le dirigeant du Brendenburg Dietmar Woidke, selon l’AFP. Celui-ci ajoute cependant que ce sont les Etats eux-mêmes et les municipalités qui assument en priorité le coût de la prise en charge des réfugiés.
 

Des milliards pour une intégration impossible

 
Horst Seehofer, dirigeant de la Bavière et chef du CSU (parti frère du CDU d’Angela Merkel) a parlé d’un « résultat sensationnel ». Seehofer a aussi déclaré au journal Süddeutsche Zeitung que la somme allouée peut être « utilisée librement » pour l’intégration. Pourtant, le ministre des finances Wolfgang Schaüble avait demandé aux Etats allemands de détailler leurs coûts avant toute discussion sur des fonds additionnels.
 
Jeudi, la chambre basse du Bundestag a adopté une nouvelle loi qui précise des mesures pour l’intégration des réfugiés, dont la création d’emplois pour les demandeurs d’asile. Une loi présentée comme historique par Mme Merkel mercredi lors d’une conférence de presse, loi que le vice-chancelier Sigmar Gabriel n’a pas hésité à qualifier de « vrai changement de paradigme » dans l’histoire de l’immigration de son pays.
 

Cours d’allemand et « jobs à un euro » financés par l’Etat pour l’intégration des réfugiés

 
La loi prévoit notamment des cours d’allemand et prévoit le financement de stages et de « jobs à un euro », ainsi que la possibilité pour les Länder allemands de définir les lieux où les réfugiés pourront s’installer ou non. Les réfugiés ayant trouvé un emploi et les stagiaires en seront exemptés. Par ailleurs, les migrants en provenance de « régimes sûrs » (non en guerre) ne pourront quant à eux prétendre aux stages, les stagiaires recevant automatiquement un statut de résident pour la durée du stage. Avec un travail à la clef, leur statut légal est prorogé pour deux années supplémentaires. Ceux qui ne veulent pas travailler verront leurs aides baisser.
 
Les mesures restrictives ont fait l’objet de critiques de la part d’organisations caritatives et d’associations d’aide aux migrants qui craignent qu’elles ne portent atteinte à leurs droits constitutionnels et s’avèrent contre-productives pour l’intégration des réfugiés.
 
Une étude menée par l’université de Bielefeld indique que 43 % des Allemands, contre 47 % il y a deux ans, pensent que l’augmentation de la diversité dans la société allemande est une bonne chose. Malgré la propagande, malgré la manière dont les questions dans ce type de sondages sont posées… C’est le volume de l’immigration qui rend l’intégration, et plus encore l’assimilation si difficile.
 

Patrick Neuville