Le journal politiquement correct Chicago Tribune victime du filtrage des fake news (fausses nouvelles) par Facebook ?

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Voilà une information qui pourrait inquiéter les grands médias favorables au filtrage des fake news, ou fausses nouvelles (appelées encore fausses informations ou fausses actualités), que l’on a reproché aux réseaux sociaux, et notamment à Facebook, de promouvoir en leur servant de caisse de résonnance. Le rédacteur en chef adjoint du Chicago Tribune, un quotidien tiré à plus de 400.000 exemplaires, faisait partie de ceux qui promettaient de participer à la guerre contre les fausses nouvelles accusées d’avoir favorisé l’élection de Donald Trump. Or voilà que le journal de Kurt Gessler semble lui-même pâtir des modifications apportées par Facebook à ses algorithmes pour filtrer ces fausses informations ! Depuis la modification faite par l’entreprise de Mark Zuckerberg en janvier, le nombre moyen de lecteurs des posts du journal sur sa page Facebook a enregistré une chute vertigineuse ! Le début de la chute semble coïncider exactement avec l’introduction du nouvel algorithme utilisé pour afficher les actualités à la une sur les écrans des utilisateurs du réseau social.
 

Le Chicago Tribune victime des algorithmes anti-fake news de Facebook

 
Gessler s’en est plaint dans un billet publié le 18 avril, mais partant du principe qu’un journal aussi respectable que le Chicago Tribune ne peut pas être soupçonné de publier des fake news, il met en cause l’autre facteur pris en compte par le nouvel algorithme de Facebook, à savoir l’opportunité et la pertinence d’une actualité pour l’utilisateur. Désormais, les actualités affichées spontanément par le réseau social tiennent compte de la zone géographique de l’utilisateur et non plus de ses préférences personnelles.
 
Et c’est ainsi que le nombre de messages du Chicago Tribune vus par moins de 10.000 lecteurs est passé de 8 en décembre 2016 à 242 en mars 2017 alors que dans le même temps le nombre d’abonnés à la page Facebook du journal était en légère hausse et dépassait le demi-million ! Et pourtant, Facebook affirmait en janvier que la plupart des pages ne seraient pas affectées significativement en termes de présence dans les flux d’actualité.
 

Les médias politiquement corrects, grands pourvoyeurs de fausses nouvelles et victimes de leurs propres pressions contre Facebook

 
Mais peut-être dans ce cas que les actualités de ce prestigieux journal politiquement correct sont malgré tout victimes du filtrage anti-fake news ? Après tout, comme pour les autres grands médias américains (et pas seulement américains), il arrive au Chicago Tribune de produire des fausses nouvelles, comme lorsqu’il qualifiait faussement en janvier Milo Yiannopoulos, ancien rédacteur du site Breitbart News, de « nationaliste blanc ». Une information tellement fausse que le Chicago Tribune a ensuite dû rectifier.
 
Les médias traditionnels, inquiets de la perte de leur monopole avec le rôle grandissant joué par Google et Facebook pour la propagation des actualités, ont exercé de grosses pressions pour empêcher la diffusion des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux. Et ils pourraient bien compter parmi les victimes des efforts entrepris par Facebook dans ce domaine, qui ne devaient, pensaient-ils sans doute, affecter que les médias indépendants et décrétés politiquement incorrects.
 

Olivier Bault