Le billet
Manchester, Londres, Turin, Paris : l’Europe entre soumission et panique

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L’origine du mouvement de panique et de l’énorme bousculade qui s’est passé à Turin, n’est pas encore clairement établie.

 
Le terrorisme islamique et ses commanditaires ont gagné. Les images de panique prises à Manchester, Londres, Turin et Paris, après des attentats ou pour un simple pétard, montrent une Europe qui ne sait plus à quels saints se vouer, prête pour la soumission.
 
Nous ne savons pas ce que nous ferions, vous et moi, ou plutôt si, nous le savons trop bien, nous fuirions droit devant nous, sans rien regarder, sans penser à rien, jusqu’à nous entasser, écraser ceux qui nous précèdent ou nous faire écraser par ceux qui nous suivent, comme tout le monde, comme l’ont fait les spectateurs du match de foot de Turin. Parce que nous serions pris dans la foule et que la foule est un monstre sans cœur, qui tantôt réclame la mort du Christ et massacre les innocents qu’elle trouve sur son chemin, et tantôt, quand elle n’est pas mue par de mauvaises pulsions, peut se trouver animée tout à coup par des mouvements imprévus qui la poussent à toutes sortes de débordement, y compris au suicide.
 

Manchester, Londres, Turin : l’Europe des jeux

 
Abandonnés par leurs élites qui leur dénient le droit de perdurer, les peuples d’Europe sont devenus des foules. Ils se pressent à leurs jeux d’addicts, un concert d’Ariana Grande à Manchester, une partie de ballon à Turin, quand une explosion les tire de leurs torpeur : alors ils fuient éperdument, devant la vraie mort et le vrai sang à Manchester, pour un simple bang à Turin. La vraie cause, à chaque fois, est la peur, et le vide. Il n’y a pas de résistance devant l’ennemi qui menace, cette grande menace vide et sans consistance, puisque les élites refusent de nommer, de donner un contour à l’ennemi : l’islam conquérant, l’envahisseur qui cherche la soumission de l’envahi.
 

A Notre Dame de Paris, la panique est déjà soumission

 
Sur le pont de Londres, c’était aussi jour de match, et de consommation tranquille dans l’air attiédi des bistrots : arrive un véhicule fou, pleuvent des coups de poignard, et voici la panique, normale, habituelle. A Paris l’agresseur était seul, avec son marteau et son couteau, il n’y a eu qu’un blessé, mais les vues prises à l’intérieur de Notre Dame où la foule était confinée sont inquiétantes. Une forêt de mains se dresse vers le ciel. Hélas, ce n’est pas en signe d’adoration, ni même dans quelque effusion pentecôtiste, c’est une sorte de contrefaçon panique de la prière. L’incapacité de la hiérarchie ecclésiale qui est en France à dénoncer l’islam terroriste dont ses ouailles, et parfois ses prêtres, sont les victimes, explique en partie cette soumission passive, affolée, des fidèles et des touristes. Pour vouloir se défendre, il faut être, savoir qu’on est, savoir ce qu’on est, croire en quelque chose. Cette condition n’est pas toujours suffisante, mais elle est absolument nécessaire. Faute d’identité, l’Europe cède à la panique et court à la soumission.
 

Pauline Mille