Le Billet
François Hollande, du président normal au candidat symptomatique

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Depuis que Le Drian fait des mamours à Valls, ils sont trois, Le Roux, Le Foll et Rebsamen, à soutenir le candidat François Hollande. Une attitude symptomatique du panurgisme de l’opinion, qui brûle aujourd’hui le président normal qu’elle a adoré, sans comprendre qu’elle se condamne elle-même.
 
Avec Ségolène Royal, ils sont peut-être quatre, comme les trois mousquetaires, à croire que François Hollande demeure le candidat naturel de la gauche, le vainqueur inéluctable de la future primaire, le « seul qui puisse rassembler la gauche ». Le plus drôle est qu’ils ont raison. Mais le reste du monde le tient dans un mépris qui a dépassé depuis longtemps le Hollande Bashing : à droite comme à gauche, il est entendu, aussi sûr que Juppé est « le meilleur d’entre nous », que le président normal de 2012 est devenu le pire des présidents de la cinquième république, donc le pire candidat pour le camp du progrès et de l’humanisme maçonnique.
 

Le président Hollande symptomatique d’une déchéance commencée avec le président Mitterrand

 
Pas un jour ne passe en particulier sans qu’on ne revienne sur son livre, Un président ne devrait pas dire cela, pour le traîner dans la boue, le dernier en date de ses détracteurs étant Pierre Lellouche, qui demande sa destitution. Pauvre François Hollande ! Lui qui avait commandité les médias pour dénigrer le livre de Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment, est victime d’une cabale analogue. C’est très injuste : son bouquin n’est pas génial, certes, mais il est symptomatique d’une déchéance française, il est à la hauteur de l’époque et d’un peuple qui l’ont produit en rendant possible l’élection de François Hollande.
 
La France du président normal, de Valérie et de Julie, est aussi la France qui se délecte des lettres d’amour d’Anne Pingeot et François Mitterrand. Un peuple de voyeurs pervers gouverné par des pervers : il était déjà assez sot qu’un président laisse traîner les traces écrites de son second ménage, il devient tout à fait laid que son ancienne maîtresse les vende à un éditeur. A côté, François Hollande figure presque un caballero et Valoche une La Vallière.
 

François candidat normal d’une gauche décadente

 
Le pire est que cela marche. Faut-il s’en étonner ? Qu’espérer d’un public dont le sens moral se trouve systématiquement brouillé depuis des décennies ? Le public des 343 salopes et du mariage pour tous, le public de la mort dans la dignité. Ce public qui s’attriste bruyamment quand il voit les photographies de vaches enceintes tuées dans un abattoir mais ne s’émeut pas de l’avortement d’un bébé dans le ventre de sa mère et s’indigne qu’on diffuse le film Le cri silencieux.
 
Ce public, et les juges qui vont avec, condamnent aussi Christine Boutin pour avoir osé dire que l’homosexualité est une abomination. Ce qui était hier l’opinion normale d’un Européen normal est aujourd’hui l’expression de la haine homophobe, depuis que l’inversion ordinaire préparée depuis des décennies par la révolution tranquille s’est épanouie dans le quinquennat optimal du président normal.
 
Seuls les homosexuels peuvent encore chuchoter que l’homosexualité n’est pas une merveille, mais présente des inconvénients, c’est ce que vient de confier le meilleur des Mitterrand, Frédéric. Lui qui a vécu comme tout pécheur une mauvaise vie connaît et reconnaît les échardes que chacun depuis saint Paul sait plantées dans sa chair, loin de la sottise politique des gay prides.
 
Cependant l’écornifleur de l’Élysée, tout à l’admiration de son nombril, continue son parcours de président normal et de candidat symptomatique de notre décadence. Quand il la représentera pour l’élection présidentielle, la gauche lui trouvera de la grandeur.
 

Pauline Mille