Une histoire belge du colonialisme et du racisme : le Congo colonise un musée à Bruxelles

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Le musée royal d’Afrique centrale à Tervuren, dans la banlieue de Bruxelles, a été rénové. Construit avec l’argent de Léopold II pour célébrer la geste belge au Congo, il va désormais « informer et sensibiliser » le public contre le « colonialisme et le racisme ».
 
Le Congo belge a conquis son indépendance au début des années soixante, et a pris le nom depuis de Zaïre, puis de République démocratique du Congo. Avant d’être « annexé » par la Belgique en 1908, ce Congo avait été pendant 23 ans la propriété du roi des Belges Léopold II, qui l’avait conquise avec l’aide de l’explorateur britannique Stanley. Léopold II, prince héritier déjà, rêvait d’un « débouché » colonial pour la Belgique, et, comme toute l’Europe à la fin du dix-neuvième siècle, voulait soustraire l’Afrique à l’esclavage endémique qui y régnait, aux fièvres et à la barbarie. Il fut très fier de l’œuvre de civilisation qu’il y mena, et le musée de Tervuren avait pour mission tant de montrer aux jeunes Belges la façon de vivre au Congo que la civilisation qu’y apportaient les Belges. De même s’enorgueillissait-il d’être un roi social et démocratique, qui donna aux Belges le suffrage universel et l’essentiel de leurs lois sociales.
 

L’histoire de la colonisation du Congo comporte des ombres

 
Hélas, on ne conquiert pas des millions de kilomètres carrés avec des enfants de chœur, et en confier la tâche à des mercenaires privés n’améliore pas les choses. A la barbarie des tribus répondit parfois la barbarie des conquérants. La presse internationale s’en empara entre 1895 et 1910. On parla de mains coupées. De mauvais traitements. Une commission internationale d’enquête fut dépêchée. Ses conclusions furent mitigées. On parla de millions de morts. A beau mentir qui vient de loin. La chose n’a aucun fondement scientifique. Vu de Sirius, les quelques exactions, réelles, commises sous Léopold II n’avaient rien à voir, en nombre ni en sauvagerie, avec les mœurs et les guerres alors en vigueur en Afrique. Les bienfaits apportés par les colonisateurs (transports, hôpitaux, agriculture, instruction, etc.) permirent au Congo, comme au reste de l’Afrique, de se développer, et provoquèrent l’essor démographique qui menace aujourd’hui l’Europe.
 

Le crime du roi des Belges est d’avoir conquis le Katanga avant les Anglais

 
Mais le délire de propagande contre Léopold II s’explique par ceux à qui il sert. Hier, les Anglo-Saxons : le plus grand crime du roi des Belges est d’avoir mis la main sur le Katanga, plein de cuivres et d’autres métaux, avant Cecil Rhodes, et pour cela il devait être maudit par ces chantres rigoureux de la morale que sont les Britanniques. Aujourd’hui, les mêmes fantasmes sont agités au profit du lobby immigrationniste, dont la stratégie est de briser les défenses immunitaires de l’Europe par la repentance permanente : il s’agit que le plouc de base batte sa coulpe en demandant pardon pour le racisme et le colonialisme de son père, grand-père et arrière-grand-père.
 

Racisme et colonialisme : à Bruxelles la repentance touche les musées

 
Cette repentance doit toucher tous les objets de mémoire. On a vu l’an dernier des foules gourouisées par la mauvaise conscience jeter à bas aux Etats-Unis des statues du général Lee ou d’autres chefs confédérés, le Sud étant aujourd’hui considéré comme le représentant symbolique du racisme. Aujourd’hui, c’est au tour des musées d’être attaqués. A Adélaïde en Australie, on vient de retirer du musée des arts et traditions populaires des poupées bien connues en territoire anglo-saxon, « goliwog dolls », reconnaissables à des yeux grand ouverts dans une face noire, pour leur « racisme ». J’ignore si elles sont racistes ou non, mais elles témoignent d’une certaine société, et si l’on veut observer cette société, discuter de son racisme, il ne faut pas les écarter !
 
C’est dans le même esprit que le musée royal d’Afrique centrale de Tervuren va rouvrir en décembre, après une très longue rénovation. Il a été construit pour montrer aux Belges leur colonie du Congo, mais colonisés aujourd’hui par leur ancienne colonie, on entreprend de leur montrer à quel point ils ont été infectés par le racisme et le colonialisme.
 

Comment le totalitarisme efface l’histoire belge à son profit

 
Il faut noter au passage le caractère stalinien de la chose. Si j’en crois Wikipedia, un musée « est un lieu dans lequel sont collectés, conservés et exposés des objets dans un souci d’enseignement et de culture ». A Adelaïde, on ôte les Goliwog dolls de la vitrine comme Staline ses anciens compagnons ayant cessé de plaire de la photo. C’est raciste, donc cela n’existe plus. Exit le souci d’enseignement. N’a le droit d’être que ce qui est bon à nos yeux d’aujourd’hui. A Tervuren, on « nettoie » les collections, et ce qu’on montre doit exclusivement servir à étayer la nouvelle propagande. Le nouveau musée fait exactement le même type de travail que l’ancien qu’il entend critiquer.
Ce qui est effacé de la photo, c’est aussi un passé commun, assez bon enfant avant les effroyables massacres de l’indépendance, entre Belges et Congolais, dont on peut se faire une idée en écoutant ce morceau de Belgitude pure qu’est le grand Jojo, chanteur populaire :
 
« Non ce n’est pas du Mozart, ni du Bach, c’est pas une valse anglaise
 
C’est le tango, le tango, le tango, de ma Congolaise ».
 

Un Congo en cache un autre et l’anticolonialisme les colonies

 
Aujourd’hui, dans la cosmoville qu’est devenue Bruxelles, il y a plusieurs petits Congos. La capitale de l’ancien colonisateur est assez largement colonisée. Cela se traduit malheureusement dans la rénovation du musée de Tervuren. Les visiteurs y apprendront que Léopold II y perpétra l’horreur, la violence, la mort, la maladie, la faim. C’était « un fou ». Une création d’un artiste congolais contemporain remplace la statue de Léopold II. Les Blancs sont des assassins exploiteurs. L’ordre règne à Bruxelles. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible. L’inversion est achevée. Sur le site du musée, on peut lire des phrases qui pour être indigestes n’en sont pas moins claires : « Le principe de la colonisation comme système de gouvernance est fondamentalement immoral et nous nous en distançons totalement ». 
 

Bruxelles formelle : les Belges doivent disparaître !

 
Bien sûr. La nouvelle mission d’un musée est de former de nouveaux citoyens. Donc, au lieu de leur enseigner l’histoire du passé, il faut faire table rase de celui-ci. Les richesses du musée ayant été acquises « via la gestion capitaliste de l’Etat indépendant du Congo, marquée par des violences et une exploitation abusive », il est souhaitable et salutaire de disperser les collections en les donnant au Congo ou au Rwanda. On dilapide ce qu’accumulèrent les aïeux pour se faire pardonner de descendre d’eux. L’objectif à long terme du musée de Tervuren est de disparaître. Celui de la Belgique aussi. Et celui de l’Europe. Nous sommes si mauvais que nous ne méritons qu’une chose, ne plus être.
 

Pauline Mille