La Finlande, preuve par neuf de l’échec de l’euro, a perdu 25 % de son industrie

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La dépression économique de la Finlande est la preuve par neuf de l’échec de la monnaie unique européenne, écrit Ambrose Evans-Pritchard. Ce n’est pas de l’idéologie, mais un constat : depuis l’introduction de l’euro, la Finlande a perdu 6 % de son PIB par rapport à son pic antérieur, et le repli de son économie est plus important qu’au moment de la grande dépression des années 1930, plus important que la crise qui a suivi la fin de l’Union soviétique. En Grèce, la dépression ne s’explique pas seulement par l’euro ; en Finlande, tous les autres indicateurs sont bons. Mais la Finlande, depuis 2008, a perdu un quart de son industrie.
 
« On ne peut accuser la Finlande d’être dépensière, de manquer de discipline, d’avoir un retard technologique, d’être en proie à la corruption, entravée par une oligarchie indéboulonnable », comme la Grèce, écrit Evans-Pritchard. Même la dette publique est bien moindre que dans le reste de l’Europe : 62 % du PIB. Tout était parfait pour rejoindre l’euro.
 

La Finlande a perdu 25 % de son industrie depuis 2008

 
La Finlande est à la tête de l’Union européenne en termes de compétitivité, selon le Forum économique mondial ; son système éducatif est vanté comme étant le meilleur du monde, les lois sont stables, la recherche et la propriété intellectuelle bénéficient de conditions optimales.
 
Elle fait face à des problèmes spécifiques : la récession russe, l’écroulement de Nokia, la dépression du secteur forestier et des prix des matières premières, mais ce qui lui pèse le plus, c’est « de ne plus pouvoir se défendre ».
 
Prisonnière de taux monétaires fixes et du pacte de stabilité, « une construction de juristes », elle est dans le carcan de règles supposées assurer le respect d’une certaine « moralité » des dépenses publiques à laquelle elle n’a jamais contrevenu.
 
En un mot, la Finlande a perdu sa souveraineté économique et monétaire et elle n’a aucun moyen de les retrouver dans le cadre de la zone euro. Elle entre dans sa quatrième année de récession. Les commandes industrielles ont chuté de 31 % en septembre. Et pendant ce temps, la Suède voisine, qui fait face aux mêmes chocs économiques, a pu réagir en faisant porter le poids de la tension à sa monnaie nationale : sept ans après la crise des sub-primes et la chute de Lehman Brothers, elle affiche un PIB de 8 % supérieur à ce qu’il était alors.
 

Sans l’euro, la Suède va bien : preuve par neuf que la Finlande est en échec à cause de l’euro

 
La comparaison de ces deux pays si proches sur tous les plans montre clairement où est le vrai problème : la Finlande est prisonnière de l’euro, la Suède a su rester libre.
 
Le journaliste du Telegraph rappelle que les Finlandais – contrairement aux Suédois et Danemark – n’ont pas eu de référendum sur la question de l’euro, qui a été imposé malgré une forte opposition, au nom d’une prétendue nécessité de « sécurité nationale ».
 
Le parlement va devoir examiner la question depuis que Paavo Väyrynen a récolté 50.000 signatures pour exiger un référendum.
 

Anne Dolhein