Le JT du 4 avril 2014
RITV Vidéo


Au sommaire :

  • Snipers de Maïdan : Kiev accuse Moscou
  • Angkor sur canapé
  • Mozilla, une liberté d’expression monstre
  • L’Inde boude Gandhi
Snipers de Maïdan : Kiev accuse Moscou

La guerre psychologique continue entre l’Euramérique et la Russie. Kiev accuse Moscou des massacres de manifestants en février dernier : les snipers de Maïdan seraient des agents du FSB. Un habile contrefeu alors que le nouveau pouvoir ukrainien était l’objet de lourds soupçons.

Tout est possible dans une révolution si fortement marquée par les manœuvres des services étrangers, mais le chef de la sécurité ukrainienne ne produit aucun élément pour étayer ses accusations, et le ministre des affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, lui, assure qu’elles sont « contredites par de nombreuses preuves ».

Une conversation essentielle

En attendant que l’un et l’autre abattent leurs cartes, on se rappelle que, lors d’une conversation téléphonique, Catherine Ashton, le chef de la diplomatie de l’union européenne, et Urmas Paet, ministre des affaires étrangères estonien, avaient noté que manifestants et policiers avaient été tués par les mêmes balles et les mêmes armes, sans que Yanoukovitch y soit pour rien. Nous avons déploré à l’époque que ni le nouveau pouvoir ukrainien ni les médias occidentaux n’aient fait d’enquête à ce sujet crucial. On peut donc douter de l’identité des snipers de Maïdan. Mais l’on est sûr d’un fait : quand Kiev accuse Moscou d’avoir envoyé le FSB en mission, cela fait partie du grand jeu psychologique que jouent l’Otan et les troupes russes, chacun accusant l’autre de mettre en danger la paix, notamment par des mouvements de troupe aux frontières du pays.

 
 

Angkor sur canapé

La grosse transnationale de l’informatique Google promeut une nouvelle application de son système Google Street View : on pourra désormais faire du tourisme culturel sans bouger de chez soi. Premier projet phare : Angkor sur canapé, la visite des merveilles khmères en un clic, grâce à quinze caméras.

C’est littéralement fantastique. Quinze caméras, quinze millions de photos, tous les temples, tous les bouddhas, toutes les sculptures, comme si on y était, mieux que si on y était, tous les détails parfaitement en vue sous tous les angles. Et, quoi qu’en en dise la voyageuse interviewée, sans les moustiques ni la chaleur ni le risque de mousson, et cela ne coûte pas une goutte de transpiration ni bien sûr le billet d’avion pour le Cambodge.

Conte de fée totalitaire

Et ce sera encore mieux quand on connectera tout ça à un cyber casque. Mais comme toujours dans les contes de fée, les roses et les rayons de miel dissimulent des choses inquiétantes. En l’espèce, l’intrusion progressive du virtuel dans le réel, que l’on distingue déjà bien dans l’univers des jeux électroniques. Mais aussi, cela commence, cela se développera très vite, dans d’autres domaines, comme la chirurgie par exemple. Les meilleurs spécialistes pourront diriger et dirigent déjà à distance grâce au très haut débit des robots d’une précision sans égal, pour des résultats exceptionnels à coût raisonnable. Génial, n’est-ce pas. Sauf qu’au stade suivant ce qui se présente comme un plus en option deviendra obligatoire. Et que l’univers virtuel qui prendra souvent le pas sur le réel sera pris en main par des organes de contrôle qui échapperont à la maîtrise des citoyens lambda. De la science fiction ? Oui, bien sûr. L’autre nom de la science-fiction est l’anticipation. En attendant, bonne visite d’Angkor sur canapé.