Intensification de l’intervention de Pékin sur les Bourses en Chine

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Les autorités chinoises ont intensifié leur intervention sur les marchés boursiers domestiques dans l’espoir de le renflouer après la perte de 590 milliards de dollars essuyée lundi dernier. Pékin a procédé à l’achat massif d’actions et a injecté non moins massivement des liquidités tout en prolongeant l’interdiction faite aux porteurs de vendre des actions dans l’espoir de se prémunir d’un crash financier majeur, sur fond de ralentissement économique.
 
A l’aube de cette nouvelle année, l’indice boursier de Shanghai des sociétés de premier ordre, le CSI300, a dévissé de 7 %, celui de Shenzen de 8,2 % entraînant le déclenchement d’un mécanisme de « court-circuitage » automatique qui fait cesser toute transaction dans le but d’enrayer la volatilité du marché. Au même moment, la Banque centrale chinoise injectait l’équivalent de quelque 20 milliards de dollars dans le système financier. C’est la plus importante injection de liquidités depuis le mois de septembre. Le lendemain, mardi, le CSI300 ne perdait plus que 0,3 %, alors que l’indice de Shenzen baissait de moins de 2 %.
 

Nouvelle intervention de Pékin sur le marché boursier en Chine

 
En marge de cette mesure d’urgence, les autorités de régulation du marché boursier chinois ont prolongé l’interdiction faite aux détenteurs de plus de 5 % d’actions des principales sociétés cotées de vendre leurs actifs. Cette restriction, qui aurait dû prendre fin cette semaine, avait été mise en œuvre dans le courant de l’été dernier, au plus fort des turbulences boursières. Elle devrait rester en vigueur jusqu’à la promulgation d’une nouvelle règle plus tard dans l’année. Parler de « marche libre » dans ce contexte est une vue de l’esprit…
 

Le parti communiste chinois multiplie les interventions sur les bourses

 
Les analystes s’attendent maintenant à ce que la volatilité du marché boursier chinois s’apaise et que le cours des actions se stabilise du fait de cette intervention étatique d’urgence. Pour Ting Bao d’UBS, « la chute [de la bourse] était davantage imputable à la nature instable du marché, tandis que le mécanisme de court-circuitage, dans une certaine mesure, a amplifié l’anxiété du marché qui s’est traduite par une réaction disproportionnée ». Pour d’autres, cette violente correction était attendue depuis longtemps. Pour Samuel Chien, associé chez BoomTrend Investment Management, « la chute du marché boursier aurait dû se produire déjà depuis longtemps dans la mesure où l’économie se porte mal, le niveau de valorisation boursière est élevé alors que le yuan continue à se déprécier, révélant l’accélération de la fuite de capitaux. »
 
La manipulation de la bourse et des chiffres de l’économie chinoise ne peut éternellement cacher la réalité de leur état.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle